samedi 24 décembre 2011

Une histoire de Noël

En ce temps de fêtes, je ne résiste pas à l'envie au besoin de vous conter une petite histoire.
Il était une fois, une fille qui n'arrivait pas à comprendre comment s'inscrire à ses prochains cours universitaires. Désemparée, cette future enseignante fit le choix de lancer un appel à l'aide auprès de ses camarades de classe. La proposition était simple: elle donnerait ses codes d'accès pour qu'une bonne âme puisse procéder à son inscription. En échange, elle offrirait à son sauveur une vingtaine de dollars.
Non, cette fille n'est pas moi. Je fais partie des personnes à qui l'on a proposé cet argent pour ce simple petit service. Naïve que je suis, j'ai cru à une mauvaise blague.
J'ai compris qu'il n'en était rien quand une fille a finalement accepté de donner 5 minutes de son temps contre non pas 20, mais 40$.

Je vous pose donc la question: mais dans quel monde vit-on ? Et quel genre d'enseignants sortira de l'université l'an prochain ??

 ..

Voilà trois mois que je ne viens plus écrire ici, je n'en ai pas vraiment ressenti le besoin.
On partage moins quand tout va bien.
En janvier, je retrouverai mes camarades de 3e année. À mon avis, vu comme c'est parti, je vais en avoir à vous raconter....

D'ici là, passez de bonnes vacances et de joyeuses fêtes pour être prêts à attaquer cette nouvelle année.

mardi 13 septembre 2011

Divergence

À l'heure du collège (secondaire) et du lycée (cegep), je délaissais Balzac et Maupassant pour exceller dans un tout autre domaine.
Ma professeure de français, affolée, est venue me voir pour me parler de mes résultats au baccalauréat (DEC) dans sa matière.
« 5/20 alors que tu étais si brillante quand tu as commencé ton secondaire, mais que s'est-il passé ?»




La vérité, c'est que depuis longtemps déjà la parabole n'était plus qu'une courbe dans mon esprit, en aucun cas une figure de style... 
Les mathématiques et leur côté concret avaient, au fil des années, su tenir éveillé mon esprit et j'y trouvais des défis que l'école semblait vouloir de moins en moins m'imposer. 

Pas mal d'années après, je ne m'attendais pas à ce que cette matière vienne de nouveau me réveiller. 
Mais il faut croire que ça y est, je redécouvre enfin le plaisir d'étudier!

mercredi 7 septembre 2011

Un peu d'histoire mathématique

 
 Prof: Les hommes des cavernes faisaient des entailles sur un bout de bois pour compter le nombre de bisons tués. Plus tard, l'homme a regroupé ces entailles par paquets afin de faciliter le comptage.
...

Étudiante: Madame, j'ai pas compris l'histoire des entRailles?!

mardi 6 septembre 2011

Ces feuilles qui valent de l'or

 Aaaah les étudiants, ces vaches à lait.

En deux ans, j'ai remis 105$ en argent comptant à mes professeurs pour en tout une quarantaine de feuilles sous le couvert des «frais de photocopies».
J'sais pas, j'suis peut-être pas au courant de certaines redevances...

Bref, je vais avoir du mal à sortir ces nouveaux 27$ pour des textes dignes des articles du «Journal de Montréal».

Je ne parlerai pas du chantage qu'une de mes professeures de 1e année nous a fait: «Pas d'argent, pas d'examen!»

Oups, ça m'a échappé...

jeudi 1 septembre 2011

L'an 3

La baccalauréat en enseignement, c'est un peu comme une grossesse. C'est un peu long, surtout vers la fin...


Bonne rentrée à tous!

samedi 6 août 2011

Français langue seconde: des possibilités sur la région de Québec ?

Je ne trouve pas beaucoup d'information sur les possibilités d'emploi sur la région de Québec dans mon domaine (français langue seconde).

J'aime bien la métropole, mais depuis le début j'ai l'idée d'en partir.
J'ai fait des recherches au niveau des commissions scolaires du côté de Québec, mais c'est difficile d'avoir des informations claires sur leurs besoins.

Des lecteurs sont dans ce coin  ?

samedi 30 juillet 2011

Sursaut d'été...

Le problème quand on décroche un bon travail dans son domaine à temps plein pendant deux mois (avec, qui plus est, des étudiants merveilleux et des conditions de travail plus que correctes),  c'est que le retour à la réalité étudiante et toutes ses galères risque d'être très violent quand reviendra septembre...

Les conséquences d'une année complète sans vacance commencent à se faire sentir aussi et l'idée de retrouver 5 cours à suivre à l'université et 3 emplois à la rentrée me déprime déjà...

Bref, si j'agissais sur un coup de tête, je garderai mon emploi actuel et je lâcherais ces satanées études que je ne suis pas certaine de pouvoir terminer un jour.
Mais! Je suis une adulte maintenant qu'il parait et j'en ai déjà assez ch*** pour tout laisser tomber maintenant...

Sur ce, l'apprentie prof vous souhaite une bonne fin d'été.

jeudi 9 juin 2011

Perspectives d'avenir

Un billet (je devrais plutôt dire un blogue entier) à lire:
Le professeur masqué: L'enseignement, une carrière d'avenir?
Voici un petit tour rapide de ce que j'ai lu et entendu en 2 années d'université sur le sujet.

Pour les permanents je ne sais pas, mais des postes irréguliers, ça, j'ai l'impression que ça ne manque pas...

J'aurais supplée jusqu'à la toute fin d'année. Je suis quand même chanceuse, je ne travaille que pour une école (exceptionnellement, j'en dépanne une deuxième) et les enseignants négocient directement avec moi, ce qui me permet de savoir où je vais.
Par contre, je n'apprécie mon statut de suppléante que grâce à mes deux autres emplois qui m'assurent un salaire régulier pour palier à un éventuel manque à gagner. Mais cumuler des heures ainsi demande de gros sacrifices. Je n'ai jamais eu les yeux aussi cernés et aussi peu de temps pour décompresser. 
J'avoue qu'une fois diplômée, garder ce statut ne va pas forcément m'enchanter et pourrait sérieusement me décourager si ça venait à perdurer. Suppléer amène beaucoup de stress, de frustrations, d'incertitudes et une certaine précarité.
Comme personne ne semble vouloir s'accorder sur la réalité du futur marché (on entend tout et n'importe quoi à l'université et dans les écoles sur les prévisions du MELS), j'en suis venue à compter sur ma bonne étoile et à garder pour devise un "qui vivra verra" pour l'avenir. À vrai dire, dans beaucoup de cours de mon université, les paroles ne sont guère encourageantes. On nous annonce 2 ans, 5 ans ou parfois même 10 ans de suppléance et de contrats irréguliers avant d'obtenir une permanence, voire même ne serait-ce qu'un contrat pour l'année.

En enseignement du français langue seconde, nous sommes, toujours selon les dires, tout de même chanceux: les perspectives d'emploi dans le secteur "adultes" semblent être plutôt encourageantes.
Une porte de sortie si les prévisions maussades (un jour on nous dit que la clientèle allophone va augmenter, le lendemain on nous annonce que des fermetures de classes sont à prévoir) venaient à se confirmer pour l'enseignement au primaire et au secondaire.

Bref, tout ça je ne l'écoute plus et les coupures de journaux je les mets directement à la poubelle. Si vous avez LA source fiable, ou une boule de cristal, je vous en prie, donnez la moi.

À vrai dire, pour le moment, le marché du travail me comble parfaitement. En deux ans de bac, je n'ai pas eu besoin de travailler au McDo puisque l'enseignement paye déjà mon loyer et mes études. Je n'ai pas eu besoin de me chercher une job d'été, on me l'a donné, j'ai même eu à en refuser, à regret.
Le seul point noir reste ces foutus stages, non payés...

Vraiment, de mes yeux d'étudiante je n'aurais pu rêver mieux et je me sens très privilégiée.
Pouvoir déjà vivre de ce pour quoi on étudie n'est pas donné à tout le monde. En plus, le salaire n'est pas franchement mauvais (on m'a déjà dit que je me contente de pas grand chose parce que je viens d'un milieu ouvrier...).


Au fond, j'espère vraiment ne pas trop galérer pour obtenir un poste régulier.Pas la permanence, faut pas abuser, juste un temps plein à l'année (...).
Je suis une éternelle optimiste, je sais.Reste à savoir si ce sera toujours le cas une fois que j'aurai gradué...
Bref, allons-y un jour à la fois et pensons d'abord à demain:

Un vendredi, en toute fin d'année dans une classe de 6ème année.
Je sens que je vais bien m'amuser... 

jeudi 26 mai 2011

Comme le nez au milieu de la figure....

"L'apprentie, I received a very positive comment about you from one of your students today...Very cool!" [Le boss]


Dire que je pensais que ça ne collait pas du tout avec ma "mini classe" de cette session...


L'apprentie est bien occupée ces temps-ci. Mais si vous saviez comme elle est heureuse d'exercer le plus beau métier du monde!
Voilà deux ans que je me questionne sur le niveau avec lequel j'aimerais, dans l'idéal, travailler.
Primaire, secondaire, adultes? Quel cycle, quelle matière? Accueil, régulier? Un vrai casse-tête.
Je commençais à désespérer, mais j'ai enfin trouvé la réponse. C'est un sentiment bizarre que de se sentir parfaitement à sa place et de se voir compétente avec un public avec lequel vous juriez ne jamais travailler. 

La vie m'a joué un vilain tour. Mais quel beau tour!

samedi 14 mai 2011

Coquillages et crustacés

Avez-vous déjà ressenti l'envie de tout laisser là et de partir sur un coup de tête, direction soleil, plage et cocktails?

Allez hop, demain, je pars à Cuba fêter la fin du stage, ma belle évaluation et la validation de cette seconde année.

Ouais!!












Euh, en fait non.
Demain, je travaille et je vais rentrer avec de belles évaluations à corriger.
Lundi, je retrouve mes petits 4 ans qui vont bien occuper mes journées.
Aussi, j'ai mes cours du soir à préparer et à donner...
Ah! Et j'ai encore 2 travaux universitaires à taper ..

Je suis fatiguée et, le seul soir où j'peux très tôt aller m'coucher, mon voisin décide d'inviter des copains et de s'extasier devant un match de hockey.

Ouin, ch'tannée.


Le pire dans tout ça, c'est qu'aujourd'hui j'ai eu mon seul jour de congé depuis -hum- j'ai arrêté de compter.
Franchement, je n'ai même pas eu l'goût d'en profiter. J'crois que je ne sais plus faire rien d'autre que travailler.

C'est fou, j'ai vraiment l'impression d'être une droguée.

Je ne vois plus mes amis, ma famille n'a pas reçu de mes nouvelles depuis un bout. Je n'ai même pas ressenti le besoin de rentrer leur faire un bonjour et je n'envie même pas ces immigrés arrivés en même temps que moi qui partent quelques semaines au pays se ressourcer. 
Non, je ne pense qu'à travailler, travailler, travailler, travailler.

Je ne me suis même pas rendu compte de tout ce stress et cette fatigue accumulée.
C'est le jour de ma supervision que le temps s'est arrêté et que j'ai failli craquer.On a eu beau me dire que tout s’était bien passé, je me mordais les lèvres pour m'empêcher de fondre en larmes.
Non mais franchement, ça aurait eu belle allure...



Voilà, c'est fait, le sac est vidé.
Merci oh toi grand blogger, ma soupape de sécurité.

vendredi 6 mai 2011

Euuuuuuuuh

Courriel reçu ce jour.

AVIS: Stage 2 ajustement pendant des heures dans le stage

En réponse de la constellation de pressions inhabituelles au Stage 2 prévue cette année y compris les examens de McGill, de Pâques, d'autres observations religieuses et des journées commission scolaire PED, Le Bureau des Stages  ajusté des politiques qui s'appliquent à Stage 2 afin de satisfaire les règles MELS pour les heures dans le stage. Alors, tous les élèves doivent faire 14 jours complets de Stage 2. Ce ne devrait pas poser des difficultés excessives car il est clairement indiqué sur le site web OST que les étudiants sont de ne pas faire des plans pour une semaine après le stage.


Est c'que c'est une blague ??????????????

mercredi 4 mai 2011

Bilan de fin de session

L'apprentie étudiante:

Je vais devoir me répéter trèèèès souvent "cette session, ma plus mauvaise note est un B" pour y croire.
J'ai beaucoup aimé deux cours et même qu'ils m'ont été utiles, wow!
J'ai énormément de reconnaissance envers cette professeure universitaire qui a ravivé en moi cette envie de m'investir dans mes études.

L'apprentie suppléante

La semaine dernière, venaient témoigner deux finissantes du baccalauréat lors de notre séminaire de stage.
"La suppléance est une chose ingrate" qu'elles disaient.
À croire que je suis la plus chanceuse au monde: on m'appelle, on m'appelle, sans cesse.
Et dès la fin du stage, je retrouve mes préscolaires....

L'apprentie auxiliaire

J'ai eu un choix à faire: retrouver les p'tits monstres de 4 ans ou rembarquer pour une nouvelle session d'enseignement à l'université. Comme vous avez pu le lire un peu plus haut, mon choix est fait.
(jamais ô grand jamais je n'aurais pensé enseigner en maternelle un jour. Et bah voilà, c'est fait)

L'apprentie -presque- prof'

J'aime tellement mon nouveau travail au cégep.
En entrevue, on me préparait à devoir faire cours chez l'ami Tim Hortons avec des groupes de 40 étudiants sans budget aucun.
Je me retrouve dans une salle équipée d'un ordinateur avec écran tactile, d'un projecteur, d'un système de vidéo et tout le tralala. En plus, pour compter mes étudiants, j'en ai assez de mes 10 doigts.

Soit le gars qui m'a fait passer l'entrevue voulait juste se foutre de moi, soit c'est de l'humour anglophone.
J'sais pas.

En tous cas, j'adore mon petit groupe et, même si j'ai ma journée de stage dans les pattes, c'est avec plaisir que je pars les retrouver pour ce cours du soir. 

L'apprentie du dimanche

Je n'ai plus de vie sociale,je ne sais même plus à quoi ressemble mon appartement. Ma vie amoureuse est réduit au néant et ma famille doit avoir lancé un avis de recherche en France.
Bref, il y a des moments où je pense sérieusement à - au moins- arrêter de travailler le dimanche.
M'enfin, j'peux pas: l'air de rien, j'm'y suis attachée à ces p'tits trop studieux.
Alors j'vais les accompagner jusqu'àl a fin de l'année scolaire, au moins.

L'apprentie stagiaire

Le stage? Ben, il passe...
J'peux pas vraiment dire que ça ne marche pas. J'ai de bons commentaires et tout ça (encore faut-il que je ne me rate pas lors de la visite de mon superviseur), mais que voulez vous, ça ne me plait juste pas.
Non, vraiment, je n'enseignerai jamais en immersion (bon, en supposant que ça ne fasse pas comme pour les maternelles) et encore moins dans un établissement primaire anglophone (sauf si les deux écoles que j'ai vues ne sont pas représentatives de l'ensemble).
Ce que je vois va à l'encontre de tout ce que je pense et imagine pour ma carrière future.
Pire, si je n'avais pas déjà foulé les cours d'écoles et vu de belles choses avant ce stage, je pense que je ne serai tout simplement plus dans l'enseignement.

Néanmoins, cette expérience m'aura au moins ouvert les yeux sur deux choses.
La première, c'est que j'ai une idée précise sur le type d'enseignante que je veux devenir.
La seconde? C'est que peu à peu, s'éloigne de moi ce statut d'apprentie.

(En passant, bien le bonjour à vous, cher visiteur du ministère de l'éducation. Je vois que vous avez à coeur de surveiller vos poulains...)

vendredi 29 avril 2011

Quand le ministère terre

Cette semaine, sont arrivés les "tests du ministère" dans la classe (primaire immersion) où j'effectue mon stage.Je vais (encore) avoir besoin de vos lumières sur ce point afin d'éclairer ma lanterne.  
J'espère avoir manqué une donnée de l'équation ou être tombée sur une exception.

Si j'ai bien compris:

Ces tests sont donc distribués, et surveillés, par l'enseignant qui décide de la date et l'heure de l'examen. S'il le souhaite, il peut décider de faire la partie compréhension de texte le lundi, puis la production écrite le jeudi.
Il aura eu connaissance du sujet et des questions bien avant et pourra, à sa guise, préparer ses élèves à l'examen (vous voyez où je veux en venir?)


Par la suite, les écrits seront corrigés par un autre enseignant (la belle affaire...) lors d'une journée de "libération" dans les locaux de la commission scolaire.

Question: que fait le ministère de l'éducation de ces résultats et à quel point les trouve-t-il pertinents?

[Terrer vt. Reporter dans le haut d'une propriété en pente la terre que les eaux ont entraînée en bas.]

jeudi 28 avril 2011

C't'encore drôle.

Stage n.m Grosse mascarade organisée.


En passant, encore un "moi je" durant le séminaire où je me trouve en ce moment et je quitte la salle.
Je n'en peux plus de ces filles, je vais craquer. Je me demande si ce n'est pas le grand retour de l'émission surprises sur prises.

Pour le stage, pas folle la guêpe, je publierai mes billets une fois celui-ci terminé.
J'peux néanmoins vous résumer ces trois premier jours comme ceci: je suis découragée.


Donnez-moi ce diplôme siouplait. Ayé, je me sens prête à aller enseigner toute une année. Tout ce que je ne sais pas encore, promis, je l'apprendrai.
Parce que là, franchement, j'ai l'impression de sérieusement régresser. 

lundi 25 avril 2011

3, 2, 1, partez...

Dans quelques heures, c'est le stage 2 qui débute. Un stage placé sous le signe du doute, encore...

Vos commentaires ont su en balayer quelques-uns d'ordre professionnel et je vous en remercie.
Ne m'en veuillez pas de ma non réponse.

J'ai bien quelques raisons, comme le fait d'avoir passé 3 jours sous le signe du "mon dieu j'ai mal, abattez-moi!" suite à un petit soucis de santé.
C'est dans ses moments là que je m'ennuie de mon médecin et des petits plats de ma maman.

Cette seconde année d'expatriée, je la vis plutôt bien. D'ailleurs, j'ai décidé d'annoncer à ma mère qu'elle ne verra pas sa fille avant - au plus tôt- la fin d'année.
Certains disent que je vais finir par la tuer.
Alors, l'air de rien, je commence à ressentir un méchant sentiment de culpabilité.

Puis, d'être alité vous donne un bon moment pour penser, ressasser, retourner vos idées.
Pourquoi je suis venue au Québec? Est-ce que je vais y rester?
Ce diplôme, vais-je réussir à terminer de le payer?
Vais-je encore tenir cette cadence folle longtemps?
Et ces foutus cours de littérature -bourragedecranequetoublieunefoislanotedepassagedécrochée, vais-je réussir à les passer (échec cuisant en 1ère année) ?

Et revient inlassablement la principale question du moment: le Canada me délivrera t-il ce fameux visa permanent?
En ce moment, il n'y a que des histoires d'horreur qui circulent.
Refus, délais qui se comptent en années, frais qui se montent à des sommes de plus en plus astronomiques. Pourtant, je suis toujours aussi motivée à le demander, ce sésame, mais je ne sais pas si on va me l'accorder.
Je lance l'affaire en juin 2012, date à laquelle j'ai officiellement le droit de demander ce statut permanent.

Mais...

Dans un an, je n'aurai plus de statut légal ici et un baccalauréat inachevé.
Dans un an, la suite de l'aventure ne tiendra qu'à un bout de papier qu'on voudra, ou non, bien me renouveler.

Puis ça, bah ça commence sérieusement à me peser.

Bref, blablablabla, je parle beaucoup pour ne rien dire en ce moment, arrêtez-moi.

J'ai tout de même tiré une leçon de ce repos forcé: ces soucis, le travail me les fait oublier.
Alors -tatata-, je vous annonce qu'emploi numéro 4 est arrivé: un travail de professeur de français langue seconde dans un milieu encore méconnu pour moi: le cégep.

Bah oui, vous pensez bien que mon esprit provocateur a réagi en apprenant que, durant le stage, on nous "interdit" de travailler.
Et bien, c'est la totale: cours en école privée le dimanche et cours du soir durant la semaine.
Mouahahahahaha j'vais leur montrer qu'on peut l'faire!

Allez hop, je lance officiellement l'aventure Stage II demain, à 7h42 (ouin, pourquoi commencer les cours si tôt?) .
J'ai reçu mon placement jeudi dernier: grade 5 dans une école anglophone près de chez moi.
Jusque là, c'est pas mal.
La déception vient du fait que l'université ne s'est pas foulée et a placé deux étudiants par classe.
Franchement, bof, j'aurais aimé ça être toute seule et avoir un prof' référent rien qu'à moi. C'est mal?
Heureusement, c'est une amie, et voisine de surcroît, qui sera avec moi. On a déjà travaillé ensemble et ça fonctionnait bien, j'espère donc que cette expérience ne sera que profitable.

Ah, et l'information ultra super importante que je me dois de mentionner est la suivante: mon professeur référent est bien à noter au masculin!
Ouais ouais!

mardi 19 avril 2011

Pédagogie 101...

... ou pédagogie pour les nuls.

J'en appelle à vous, chers ainés.

Peut-on devenir un bon pédagogue ?
Est-ce inné ?
Est-ce peine perdue pour ceux qui n'ont pas tout de suite "le truc"?

Je me sens tellement démunie quand je suis incapable de trouver les mots justes pour expliquer un concept, un mot, une phrase...
Je me sens tellement nulle, inutile, pas à ma place.



Que dire quand je découvre carrément la matière en même temps que les élèves ou que je ne comprends pas moi même l'exercice que je leur demande de faire?
Je sais bien que la suppléance entraine plus facilement ce genre de situations, mais quand même...


Ouin, rien que d'y repenser me donne le goût d'pleurer.


J'ai eu le coeur tellement serré en quittant école préférée.
Je n'y reviendrai pas avant un bon moment et je peine à mettre les mots justes sur l'incroyable sentiment de vide que ça m'a laissé..
Malheureusement, aimer profondément ce que l'on fait ne suffit pas pour correctement l'exercer: il faut aussi avoir les connaissances et la capacité.

Est-ce que pour vous tout est venu naturellement ? 
Avez-vous tout appris dans les livres, à l'université, par vos pairs, avec le temps?
 
J'aimerais être aussi sûre de moi que la plupart de mes camarades de cohorte qui semblent déjà se voir comme d'excellents enseignants.
Je crois que pour moi, il va falloir que l'on me montre et que l'on me dise que oui, même si ça n'arrive pas par magie, avec de la volonté on peut réussir à bien l'exercer, ce métier. .

lundi 18 avril 2011

$%&(%%&*$?% !

Tsé là, quand tu viens de passer 30 minutes à taper un message et que blogger décide de planter et de ne pas l'enregistrer.

Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa


L'apprentie, suppléante comblée, mais blogueuse frustrée, ne va pas tarder à aller se coucher (oui il est 19h30, et ?)

dimanche 17 avril 2011

Et comment ça se passe, là bas, en France ?



On me pose souvent la question, je ne sais jamais trop quoi y répondre.

Et bien voilà une partie de réponse.

La progression des apprentissages

Nous avons eu notre premier séminaire, le stage II est donc lancé.

C'est en milieu anglophone et au primaire que ça se passe, l'école ne m'est toujours pas connue.
À J-8, on peut se poser sérieusement la question: mais qu'attendent-ils ?
Le plus frustrant dans l'affaire, c'est que notre place nous a déjà été attribuée, mais que les lettres de placement n'ont toujours pas été tapées, dixit la plus humaine de mes professeurs.
On nous a aussi présenté les superviseurs lors du séminaire, sans accepter de nous dire lequel serait le nôtre. Frustrant autant pour eux que pour nous.

Bref, c'est ridicule.

Tous les jours je prie pour ne pas être en "français de base", mon anglais me ferait bien plus cruellement défaut qu'à l'immersion.

J'avoue que ce stage, j'en attends beaucoup pour voir si j'ai -ou non- la capacité de gérer une classe sur la longueur. J'ai bien eu un petit aperçu avec mes étudiants adultes, mais en cours de "communication orale", la tâche est bien trop facile.

Au primaire, comme au secondaire d'ailleurs, comment savoir quand leur apprendre telle ou telle notion? Comment planifier, évaluer? Puis cette affaire de compétences, vais-je enfin y comprendre quelque chose?

En parlant de compétences, je vais encore vous démontrer toute la logique de mon programme d'étude:

- Stage 1: 5 jours d'observation. Pas vraiment de superviseur, aucune participation active en classe. Compétences professionnelles évaluées: 2/12 (genre être ponctuel et agir de façon éthique touça)

- Stage 2: 3 semaines. Superviseur avec évaluation sur le lieu de stage. Le stagiaire prend en charge 50% de la tâche enseignante. Compétences évaluées: 8/12

Trois p'tis points...

Pour terminer cette première parenthèse stagiaire, j'ai eu confirmation de certains bruits qui courent.
La secrétaire d'école préférée m'a avoué me faire un cadeau en m'offrant une demi-journée de suppléance la semaine prochaine.
"Parce qu'en ce moment on a beaucoup de stagiaires, et tu sais bien, les stagiaires, ça dépanne bien..."

Qu'est c'qu'il y avait de noté dans mon guide de stage déjà ? Pas de suppléance en stage.
Oui mais là c'est pas payé, alors c'est pas pareil....







Comme vous avez pu le remarquer, oui j'ai repris mon blogue. Finalement, c'est bien lui la soupape dont j'ai besoin quand il y a un trop plein. 
C'est indéniable, je ne peux plus m'en passer, surtout à l'aube d'un stage où beaucoup de choses devraient se jouer...

vendredi 15 avril 2011

Comment rendre caduc un précédent billet...

J'ai officiellement passé la plus belle journée de suppléance de ces 6 derniers mois.

J'en fais donc mon "Je me souviens" à moi.

L'apprentie, dans ces moments de doutes, souviens toi comme le sentiment du devoir accompli est agréable et comme, parfois, tu peux te sentir  utile et à ta place.
Rappelle toi, aussi, comment cette classe du 1er cycle a su si facilement effacer stress et fatigue du corps et de l'esprit.

Même si je suis terrifiée à l'idée de ne pas être à la hauteur, c'est officiel, j'ai hâte d'avoir ma classe!

jeudi 14 avril 2011

Dodo l'enfant do...

Depuis quelques semaines, je retrouve très fréquemment mes immatures, à savoir les maternelles 4 ans.
Ils me font de la peine avec leur mine fatiguée.
Certains sont à bout, pleurent beaucoup et semblent en avoir plus qu'assez d'être ballotés entre le service de garde et la classe de maternelle cinq fois semaine.

Je pourrais en dire autant pour mes grands: les journées de suppléance ne ressemblent plus vraiment à ce que j'ai connu avant.
Il ne tiennent pas en place, perdent facilement patience, s'investissent moins... Pourtant, j'ai eu de tellement bons moments avec ces classes il y a quelques semaines.

Est-ce juste moi qui fatigue ?


Quoi qu'il en soit, je pense à mes compatriotes qui entament leur congés de printemps. En février, il y avait ceux d'hiver.
Et moi, j'attends de voir comment le Québec peut réussir à terminer l'année sans s'arrêter jusqu'à l'aube du mois de juillet.
Surtout, je suis curieuse de voir comment il arrive à le faire sans flancher, sans sourciller et, j'ose espérer, sans laisser des élèves sur le bas côté.




Bon à la base, mon billet ne devait être qu'un "mot d'enfant" sorti tout droit de mon petit caïd des maternelles 4 ans, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'en écrire un peu plus.
Bref, je vous cite quand même mon cher bambin:

[Apprentie] "Il est pour qui ton beau dessin ?
[Petite mignonne, regardant l'artiste] Je crois qu'il va te le donner madame l'apprentie
[l'enfant terrible, m'adressant un regard noir] Si c'est pour elle, j'vais faire des gribouillis"

Me semble que, parfois, je fais bien de me poser des questions sur ma place dans l'enseignement....

vendredi 8 avril 2011

Je ne peux m'empêcher...

Lu aujourd'hui, dans mon guide de Stage II

"Le stagiaire ne doit pas s'engager dans des activités professionnelles ou autres qui risquent d'empiéter sur le temps et l'énergie dont il a besoin pour planifier son enseignement et pour enseigner efficacement durant son stage"


Oui, le futur prof' vit dans un carton et mange des cailloux.

(J'ai l'impression d'entrer dans les ordres et de m'engager à vouer ma vie au dieu éducation.)

mardi 22 mars 2011

Hors sujet pour une fin(?)

Absolument rien à voir avec la vie de prof', quoi que...



Parce que cette vidéo que m'a envoyée une amie qui lit ce blog (ouain, comment j't'ai pécho!) me rappelle toutes les fois où on m'a lancé un "Han ouai, tu parles pas anglais ?" plein de compassion.

Ben non, je NE parle pas l'anglais.
Bientôt, on va me dire que c'est une tare.

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J'aurais bien des tonnes d'anecdotes à vous raconter, sauf que...
Collègue:"L'apprentie, t'as pas un blog toi ?"
"Euh non"
Collègue: "T'es sûre ?"
"Ben oui"
Collègue": Alleeeeez avoue!"

Ou comment j'ai découvert que le monde de l'internet est plus petit que l'on ne pense.
Ou comment j'ai découvert que je n'assume pas forcement mes propos.
Ou comment j'ai découvert qu'un tel partage pourrait nuire à ma carrière.
Ou comment j'ai découvert à quel point j'aime écrire.
Ou comment j'ai découvert que j'aime encore plus mon travail et que je ne risquerai pas de le perdre.
Ou comment je rends l'antenne, pour un moment, le temps de reconstruire, ailleurs.
En anonyme.


L'apprentie, bilingue ch'ti, vous remercie.






Bonus track

[Amanda, 4ème année] Madame, est c'que t'es russe?
[Mohamed, son voisin] Ben non, tu vois bien qu'elle est Québécoise!
[L'apprentie] Qu'est c'qui te fais dire ça ?
[Mohamed] Ben, t'as les yeux bleus!

dimanche 13 mars 2011

Pas de répit pour les braves

Dimanche

9h: appel du grand patron d'emploi numéro 3 pour me rappeler le passage à l'heure d'été et mon horaire de travail.

14h: appel d'un étudiant d'emploi numéro 2 pour que je lui fasse une lettre l'autorisant à emprunter une caméra pour son projet dans mon cours.

18h00: appel de la secrétaire d'école numéro 1 pour un remplacement.

Non, le dimanche n'est plus ce qu'il était...

jeudi 10 mars 2011

Suppléante avec bénéfice

Je ne résiste pas à l'envie de vous partager ma nouvelle expérience du jour.

À 6h40, le numéro de téléphone du domicile de la secrétaire d'école numéro 2 s'affiche sur mon cellulaire.
C'est que nous sommes intimes maintenant...
Aujourd'hui, je devais être au régulier, mais finalement j'irai en accueil.

Jusque là, rien de bien original.
Sauf que je vous laisse admirer ma belle salle de classe du jour:


Rien de plus typique que d'accompagner ses élèves à la cabane à sucre pour une visite et un diner.
Sauf qu'aujourd'hui, c'est eux qui m'y ont emmenée.
Et je ne m'attendais pas à déjà vivre ça du haut de ma deuxième année à l'université.  

mardi 8 mars 2011

"Travailler plus pour gagner plus" [S.]

Travail 1

Heures travaillées: 5
Degré de satisfaction personnelle: 90%
Commentaire du professeur: excellent travail
Note: 87%

Travail 2

Heures travaillées: 0,75
Jours de retard sur la date de remise officielle:  4
Degré de satisfaction personnelle: 0,0001%
Commentaire du professeur: travail incomplet
Note: 80%

De quoi donner l'envie aux étudiants de s'investir...

vendredi 4 mars 2011

Le mal du quart de siècle ...

- Dans deux heures, j'ai un examen pour lequel j'ai à peine pris la peine de relire les notes de cours que je n'ai même pas écrites.
- Mardi, c'est un autre pour lequel je n'ai même pas pris la peine... de me rendre au cours plus de deux fois.
- Lundi, je vais devoir annuler la suppléance prévue le mardi parce que je me suis rendue compte il y a deux jours que j'ai ledit examen.
- J'ai officiellement rendu un premier travail de session en retard. Travail franchement mauvais de surcroit.
- On m'a donné un nouveau niveau à l'école des langues. Résultat, j'ai toute ma planification à refaire.
- J'ai regardé mes cours universitaires de l'année prochaine. Je ne peux pas partir en stage parce que deux mois sans salaire n'est pas envisageable. D'ailleurs, le Canada refuse de prêter de l'argent aux "temporaires" (compréhensible) et la France à ceux qui n'ont pas de garants (ça l'est moins pour un pays qui prône l'égalité des chances). Super!
- Plus l'échéance approche, plus je me dis que s'inscrire en partie dans une université anglophone et devoir bientôt suivre des cours dans une langue qu'on ne maitrise pas est la plus FORMIDABLE idée que je n'ai jamais eue.
- Je suis ultra méga frustrée de voir à quel point le temps passe sans que l'on puisse l'attraper. J'adore mon travail, mes amis, ma ville, mes études, mon choix d'émigrer. Mais pourquoi ai-je l'impression que, demain, je vais me réveiller en ayant 50 ans et que la vie a défilé trop vite pour que j'en profite ?


Oui oui, vraiment, c'est nul d'être grand ...

mardi 22 février 2011

Mariage non consommé

Il y a quelques jours, la commission scolaire de la métropole me conviait à une séance d'engagement.

Une dizaine d'appels plus tard, j'avais enfin la liste des choses à leur fournir au complet. Au bout de 7 appels, j'ai conclu la chose en disant que je leur laisserai aussi ma salive, pour un test ADN.


Bref.

Après avoir commencé les démarches pour le rapatriement de vieux papiers que mes parents comptaient brûler pour finir l'hiver au chaud, j'ai reçu l'Appel.

"L'apprentie ? Ma responsable m'a dit qu'on ne prenait plus d'étrangers en visa temporaire pour de la suppléance. Par le passé, elle a pu constater qu'ils nous laissaient tomber facilement, ils n'étaient pas fiables."

Et de rajouter.

"Par contre, quand tu seras diplômée et permanente ici, recontactes-moi."

Mébiensûr.

En tous cas, maintenant je suis fixée, je reste bel et bien dans ma commission scolaire bien aimée.

De toute façon, ce mois-ci, elle ne m'a laissé que 2 jours de congé.

jeudi 17 février 2011

Retour vers le futur...

Souvenez-vous, je faisais mes premiers pas dans mon école des beaux quartiers il y a de ça 3 mois.

De cette mauvaise expérience, j'en avais fait un billet.

Et bien figurez-vous que ce matin, j'ai retrouvé cette même classe.
Mes petits turbulents à la sauce arrogants.
Ce matin, leur professeure me laissait dans son billet "Attention, c'est une classe agitée.".
Ah bah ma p'tite dame ça, je l'sais!

Sauf que...

J'ai passé une belle matinée.

Mes multiples journées au préscolaire (à vrai dire, j'ai l'impression d'y passer ma vie) ne sont pas étrangères à cette nette amélioration au niveau de la gestion de classe. Avec les petits, j'ai appris à rester ferme, à être tout le temps sur le qui-vive et, surtout, à tout anticiper et poser les règles.
Peu à peu, je laisse de plus en plus de place pour l'enseignement et je commence à réussir à organiser et mener correctement à bien les activités.

Il y a 3 mois, j'étais trop occupée à faire revenir le calme pour remarquer le petit sur le côté et ses difficultés.
Il y a 2 mois, je n'étais pas capable de le voir lui, qui n'avait pas fait son exercice et même pas pris la peine de recopier les réponses au tableau.
J'avais l'impression d'avoir un milliard de choses à gérer en même temps et de ne pas vraiment "être là".

Petit à petit, l'oiseau fait son nid, le métier rentre et je me sens de plus en plus prof', de moins en moins surveillante.

Bref, je ne suis toujours pas sortie de ma période d'euphorie post-suppléanniversaire.

vendredi 11 février 2011

On change de camps ?!

Quoi de mieux qu'une journée pédagogique pour se pencher sur mon inscription à la commission scolaire de la métropole ?

Voyez-vous, je suis une suppléante plutôt comblée.
Je travaille 3, 4, 5 jours semaine, je suis "l'exclusive" de certains professeurs et voilà maintenant 2 fois qu'on me parle de contrat.
Je m'installe, je fais mon trou, j'ai le sourire en entrant, je l'ai toujours en sortant et j'ai envie d'y retourner le lendemain.
Tout est beau, tout va bien.

Sauf que, je suis une fille. Et une fille, c'est compliqué.


J'aime le changement.

C'est indéniable, il faut que ça bouge sans cesse si je ne veux pas tomber dans un ennui qui me mine le moral.
Pourtant, je me vois volontiers accepter un contrat dans la première école qui m'a accueillie voilà quelques mois. Dans 10 ans, pour sûr que j'aimerais m'y voir permanente.
Mais pour le moment, j'aime tellement ma condition de suppléante...
À chaque nouvelle classe, chaque nouvelle école que vous découvrez, c'est un petit noeud au ventre qui se forme. À chaque fin de journée, c'est un sourire qui se dessine et la hâte de connaitre la prochaine expérience à venir.
Des expériences, ma commission scolaire actuelle m'en offre beaucoup, mais malheureusement loin de mon nouveau chez moi. Et même si la distance ne m'effraie pas pour me rendre dans mes deux écoles fétiches, elle me gène un peu plus quand il est question d'aller dans de nouveaux établissements.

C'est donc tout naturellement qu'en cette journée de chômage pédagogique , je décide d'aller m'incrire à la grande commission scolaire de la métropole -que j'aurais envie de renommer "commission scolaire bien compliquée"-
En fait non, il s'agit plutôt de les relancer quant à l'étude d'un dossier que j'ai déposé voilà 2 mois.

Au téléphone, on m'annonce sur un ton pas très agréable: "Madame X est partie à la retraire en décembre".
Ah bah pas étonnant que mon dossier n'avançait pas.

Je transmets donc de nouveau le tout à la nouvelle madame et je reçois un courriel quelques heures plus tard:
  
"Vous serez invitée à une séance d'engagement sous peu"

Une séance.. de quoi ??
Puis d'abord, moi, j'suis une fille qui s'engage pas.

mardi 1 février 2011

Joyeux suppléanniversaire !

Quatre mois, ou presque.

C'était le 5 octobre 2010, j'étais toute fébrile à l'idée d'entrer pour la première fois dans une école primaire québécoise.
J'en suis ressortie avec, certes, quelques doutes, mais j'étais confortée dans le choix que j'avais fait. Cette classe de 1ère année, je m'en souviendrai très longtemps. J'ai toujours leurs visages en tête et leur école est devenue très vite ma préférée.

En quatre mois, j'ai vu un millier d'élèves et j'ai bien plus appris qu'en un an et demi de cours.
Je sais maintenant ce que sont les "casiers", les "duo-tang". Comment se passe une collation, les surveillances de récréation, le système des bus scolaire, bien que tout ça soit propre à chaque école.

Nous sommes maintenant le 1er février 2010. Je ne travaille plus que pour deux écoles et pour cause: à elles deux, je suis déjà à temps plein.
1er février 2010, une journée comme le autres ou presque.
Je vais vous la conter:

7h30 - je pars de mon nouveau chez moi que je n'ai toujours pas eu le temps d'installer correctement. Je pensais le faire ce matin mais non, un appel de dernière minute pour de la suppléance à l'école 1 pour la matinée.

8h15 - Je retrouve des 3ème année que j'ai eus la semaine dernière. Je suis contente, je les aime bien.

8h20 - Je m'équipe d'un système de microphone pour un élève malentendant

11h15 - Les jeunes sont lâchés, ils ont été très dissipés (neige à l'horizon?)

12h15 - J'arrive en courant à école numéro 2. La suppléance était prévue depuis longtemps. J'me suis faite une petite place dans cette école et je négocie mes remplacements avec les profs' directement.

12h30 - Je retrouve les maternelles 4 ans. Un groupe "difficile" avec quelques fortes têtes et d'autres qui ne parlent et ne comprennent pas le français. Je fais les gros yeux lors de la sieste pour poser les limites, le calme revient et on peut faire notre activité tranquillement par la suite.

14h15 - J'entends une alarme. Ce n'est pas la cloche pour les cours, c'est autre choses. Oupssssssss c'est l'alarme incendie. Vite vite vite les amis, on prend son rang !

14h17 - Les "amis" ont pris leur rang avec difficulté. "Madmoizelle, faut y aller". Un deux trois ... quinze c'est bon, j'ai l'compte ! Je récupère le p'tit caché sous la table et hop, on part dans le froid sans manteau et avec ses petits souliers.

14h19 - On est dehors, les couvertures de survie sont dépliées. Difficile de garder les jeunes calmes là dessous.

14h30 - Fausse alerte, on rentre !

14h50 - Je lâche les fauves dans les corridors. Ils étaient intenables après cette sortie dans le froid. L'habillage en maternelle, je ne l'ai pas encore bien intégré et je regarde mes collègues d'un jour (et plus) en leur tirant mon chapeau.
Les enseignants en maternelle sont souvent vus comme de simples gardiens. À ceux qui pensent que leur travail s'arrête à ça, je les mets au défi d'aller y passer une journée. Je ne me sens vraiment pas compétente avec cette tranche d'âge, mais c'est un travail passionnant.

14h51 - Le directeur de l'école numéro 2 s'approche de moi. C'est le moment où une petite a décidé de venir me tirer dans le pantalon pour me dire que "Il m'a pris mes mitaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiines" . Monsieur me dit que ce n'est pas le bon moment pour me parler et me convie dans son bureau (oups?)

15h00 - Le dernier petit est parti, j'attrape mon cellulaire pour regarder l'heure. Un message sur la boite vocale "L'apprentie, c'est école numéro un. T'es là demain matin ?" Le message date d'il y a 2h, ils ont dû trouver quelqu'un d'autre. Ça m'arrange, je ne saurais pas leur dire non et j'ai une sortie avec mes étudiants universitaires à 13h. Puis j'ai envie de ma première grasse matinée depuis 3 semaines.

15h04 - Je toque au bureau du grand chef. "L'apprentie, t'as fini tes études toi ? Non ? T'es sous contrat ? Non ? Bon, j'en ai un pour toi alors ..."


16h00 - J'entre dans le métro. Je me laisse transporter et ça laisse le temps de penser. Arf', j'ai encore oublié mon cours du jour ! Ma vie étudiante est vraiment à la dérive.
Dois-je accepter ce contrat ? Et école numéro 1, j'ai pas envie de la quitter non plus.
Les portes s'ouvrent, une dame s'assoit à côté de moi. Tiens, bonjour !
C'est une semi-étudiante de ma cohorte, qui fait partie des "anciens" (comprendre non sortant du Cegep). Elle m'explique qu'elle fait de la suppléance et me met en garde: attention, tu vas lâcher tes études si tu travailles trop.
Je lui parle de ce contrat qu'on me donne et de mes doutes. On se laisse à la prochaine station sur ces mots ...

16h30 - Je refais surface. Oups, faut que j'appelle école numéro 1.
"Oui, c'est l'apprentie. C'était juste un retour d'appel. Vous avez trouvé quelqu'un ?"
Réponse: "Ben non, j'attendais ton appel avant de chercher une autre personne!"

16h50 - De retour à la maison, je teste enfin mes beaux fauteuils tous neufs. Je note dans mon agenda "Suppléance 2 février AM 2ème année", bah oui j'ai pas pu dire non. J'aime beaucoup école numéro 1, même si les débuts ont été difficiles. Je vais encore manger sur le pouce dans le métro demain midi et arriver en courant . Mais je m'en fiche, je ne laisserais ma place pour rien au monde!

17h00 - Je regarde mes courriels. Réponse à une entrevue dans un cegep que j'avais passée il y a quelques temps "Tu commences la semaine prochaine, enseignement du français niveau 3". Ah bah oui, mais non. Accepter emploi numéro 4 n'est pas envisageable.

17h30 - Message texte: "On révise ensemble pour les examens?"
Je me rends compte que j'ai manqué 90% des cours. Prof' 1 est au courant pour mon travail et semble ne pas m'en tenir rigueur. Prof' 2 m'a clairement dit que ma présence n'est pas obligatoire. Prof' 3 tire un peu plus la tronche et je sais qu'elle ne va pas être tendre dans ses corrections.
Le pire regard vient de mes collègues étudiants.  J'ai un peu l'impression d'être un paria et d'entendre "elle est encore là celle-là ?" me fait sourire. 
Mais si je veux toujours pouvoir en rire, il faut que je me reprenne. Et vite!

18h00 - Je me mets à bloguer, ça faisait longtemps et là j'ai besoin d'une soupape. L'entourage est un peu tanné d'entendre mes histoires d'apprentie-prof'. Je me demande d'ailleurs combien de couples ont été mis en péril par ce métier !

Je relis un peu mes anciens billets. En quatre mois, que de chemin parcouru. À la même date il y a un an, je voulais refaire mes valises pour la France. Difficile d'être seule, loin et de ne pas s'accomplir dans ses études, sa vie sociale et son travail.
Le frère s'en vient dans quelques jours, premier membre de la famille à faire la traversée. Ça va être quelque chose!
Au retour, il pourra apporter la bonne parole: c'est une apprentie heureuse et comblée qu'il a retrouvée. Et on comptera bientôt un professeur de plus dans la famille.
Je le souhaite fort fort fort !

lundi 24 janvier 2011

L'école de la vie...

Il ne faut pas ouvrir une porte extérieure en attrapant la poignée sans gant quand il fait -25 dehors.

Non non non


(la nouvelle couleur de ma main en témoigne ...)

Histoire d'o (au)


Dinosaure
Dinausore


Dinau..?

Dinosaure!

Ou comment se discréditer auprès de ses 24 étudiants universitaires ...


Je hais l'ordinateur.
Je hais les correcteurs automatiques.
Je hais le fait d'avoir délaissé la plume pour le clavier.
Je hais cette maudite petite ligne rouge sous les mots mal écrit.

 Je m'en veux de l'avoir laissé mettre à mal mon orthographe.

jeudi 20 janvier 2011

Étudiante en danger

Début de journée, l'apprentie est de retour dans une classe déjà vue en décembre:
- Apprentie, motivée: "Bonjour tout le monde, je suis heureuse de vous retrouver."
- Élève 1: "Vous vous rappelez de mon nom ?"
- Apprentie, déconcertée: "...huum ...? "

Fin de journée, l'apprentie raccompagne ses grands en passant par le corridor des maternelles.
- Petit mignon: "Madame, est-ce que vous avez déjà été notre professeur ?"
-Apprentie: "Oui, au mois de novembre! Tu te souviens de moi ?"
- Petit mignon: "Oui madame l'apprentie!"

Je me rends compte que j'ai "fait la classe" à un demi millier d'élèves en un peu plus de 3 mois.
Je pourrais bien vous citer quelques noms, mais la majorité manque à l'appel dans ma mémoire. Je lui en veux un peu, mais bon, que voulez-vous, ce n'est pas un exercice facile.

Depuis cette rentrée de janvier, la sonnerie de mon cellulaire anime mes journées, soirées, et même parfois mes nuits. C'est assez particulier.
On m'avait dit que la suppléance "ça marchait bien", mais jusque là, j'en doutais.
Maintenant, je semble être une "établie" dans deux écoles et depuis c'est la folie.
Tellement que j'ai mis de côté l'idée d'aller m'inscrire à la commission scolaire numéro 2.
Et, surtout, j'ai raté mes 2 cours du début de semaine et je vais rater une bonne partie de celui de demain.

Chers professeurs, si je veux en être moi-même une un jour, il va falloir que j'apprenne à vous dire non ...

mardi 18 janvier 2011

En attendant ...

 ... d'avoir le temps, voici quelques pensées en bref:

1) Terminé météomédia! Les enfants seront le seul baromètre sur lequel je vais me fier à l'avenir.

2) Ma vie étudiante est à la dérive. Surtout, quand à 22h15 vous vous rendez compte que vous aviez un cours à 16h et que vous avez totalement oublié de vous y rendre.

3) J'aime ma vie de suppléante pour son aspect formateur, sa liberté, l'absence de routine, les surprises et la découverte permanente.

4) J'aime mon emploi à l'université pour le défi, pour mes étudiants, pour sa variété, mais pas du tout pour la planification

5) Je déteste la planification

6) Je déteste la planification

7) Je déteste la planification

8) Vous ai-je dit que je détestais la planification ?

9) Je déteste le fait de détester la planification.



Et surtout...

Yahouuuu j'ai eu ma suppléance en accueil !! Et j'espère que ce n'est que la première d'une longue série tant certains moments étaient intenses.
J'aimerais vous raconter cette folle journée, mais je tombe de sommeil. Demain, c'est levé aux aurores pour planifier planifier planifier planifier planifier rha si allez, faut que je m'y fasse, pour PLANIFIER.

Rassurez-moi, ça vous a fait ça aussi, la première fois ?

En ce 18 janvier...

J'ai beaucoup de choses à faire aujourd'hui et je n'avais pas prévu de faire de la suppléance, mais on vient de me proposer une chose que je ne peux pas refuser:

Ma première journée en classe d'accueil !

samedi 15 janvier 2011

Petite parenthèse pour un anniversaire

10 ans que l'internet illimité, le téléphone à l'international illimité et 100 chaînes télévision coûtent au total 30 euros par mois (pas de frais d'installation, ni taxe, ni autres frais cachés) aux français et ne demande qu'une simple petite boite noire gratuite dans leur salon pour en profiter.


Je souhaite au Québec ce genre d'offres qui viendront enfin casser le marché et permettre de limiter l'écart technologique qui s'est creusé avec de nombreux pays ...
(C'était un message d'une apprentie connectée frustrée)

vendredi 14 janvier 2011

En passant ...

Si je me basais sur mon cours appelé "Étude de la langue" pour juger du lien entre titre et contenu, la semaine prochaine je parlerais du théorème de Pythagore en cours de sciences humaines.

lundi 10 janvier 2011

Le compte est bon

Entre mon déménagement imminent, la reprise des cours, le retour des appels pour la suppléance, j'ai pris le temps de dire "oui" pour emploi 3.
Et comme j'aime les défis, et que j'suis pas tout à fait consciente de ce que je fais, j'ai dans le même temps accepté emploi 4, qu'on m'a offert sur un plateau d'argent.

Bientôt (ou pas), je vous raconterai mon premier jour dans "mon école du dimanche". J'avais envoyé mon c.v pour donner des cours de français langue seconde et je me retrouve à planifier, enseigner à des élèves de 6ème année, Sec I et II.
Sans oublier de les évaluer, et à toutes les semaines siouplait!

Je trouve ça tellement aberrant que j'ai hésité à continuer. Quand je vois les p'tis de 7 ans avec leurs cahiers, crayons et leurs petits yeux d'enfants fatigués un dimanche matin à 9h, ça me donne envie de mettre le feu aux locaux (c'est pour l'image, hein!). M'enfin, si j'arrête, quelqu'un d'autre le fera. alors j'me suis mis en tête d'essayer de rendre ça un minimum ludique, au risque de me mettre les parents à dos.


Apprentie, à un élève: "As-tu une idée de ce que tu vas faire, comme métier ?"
Réponse: "Mes parents veulent que je sois docteur"

Vous l'avez peut-être deviné, 100% des élèves sont chinois. Leur ardeur au travail n'est donc pas un mythe...


Pour emploi 4, c'était pour rajouter un peu de piment à la vie. Je ne suis plus aussi stressée qu'avant lorsque je prends le chemin de la suppléance. Même pour emploi numéro 3, j'y suis allée sans boule au ventre le premier jour.
Mais là j'avoue, moi qui voulait du stress et du défi, je suis servie! On vient de me dire que je vais prendre mes quartiers en tant "qu'auxiliaire d'enseignement" dès ce mercredi après-midi (et bien sûr, j'ai une suppléance le matin, ça ne serait pas drôle sinon!) .
J'aurais donc 24 étudiants universitaires devant moi 2 fois par semaine, avec 20% de la note finale du cours de français (L2) à leur mettre et une très très vague idée de ce que je dois faire.
Me semble que déjà là, il y a quelque chose de pas normal et une faille dans le système.
Dire que des étudiants payent plus de 1500$ la session universitaire... J'espère que les chargés de cours font l'objet d'un peu plus de rigueur lors de l'embauche et du suivi.

Bref.

Je parle, je parle, sans trop me soucier des conséquences d'un tel blog.
Avec un peu de jugeote et de recherche, c'est assez facile de lever le reste d'anonymat que je n'ai pas vraiment essayé de garder.
On me conseille de tout arrêter. Pour mon avenir professionnel ce serait une sage décision, il est vrai.
Je vais profiter de ces prochaines semaines chargées pour faire le point, réfléchir au pourquoi j'ai ouvert ce blog et la direction que je souhaite lui faire prendre.

D'ici là, souhaitez-moi bonne chance,
et pas trop de nuits blanches!

vendredi 7 janvier 2011

Session d'hiver 2011: c'est parti !

Tient, une première. J’ai bien envie de vous parler de ma nouvelle session universitaire en direct d’un cours que je trouve CAPTIVANT.

Et oui, c’est mon grand retour dans le doux z’et merveilleux monde de la théorie.

Comment vous dire ?

Déjà, je n’étais pas forcément dans une condition optimale pour me rendre au cours : j’ai reçu un appel de mon école chérie et j’ai eu à refuser la 1ère suppléance de l’année pour me rendre ici. 
En 2011, c’est sûr, ma frustration due à ce genre de refus sera encore plus forte qu’en 2010.

Alors que je devrais être sur le terrain, me voici dans une salle de classe -pas franchement accueillante- en compagnie de mes camarades de promo (ou de cohorte, selon).
Je les regarde tous prendre des notes, participer (surtout quelques-unes, avec l’emploi du « moi je »), trouver ça intéressant. 
Et moi ? J’hésite entre la pendaison ou me jeter du 4ème pour en finir de cet interminable ennui.
J’aimerais vous donner le contenu de mon cours, mais j’avoue avoir lâché prise à la 23ème minute.
Allez, je vous attrape au vol les prochaines paroles du professeur:
:« Pour la précision habilité, si la pratique est bien conçue, elle peut contribuer à développer la précision habileté (???euuuum???). Si elle est décontextualisée, ça ne donnera pas de résultat probant.»

J’en reste coi.

Un peu à l’image « d’une mère indigne », je revendique le droit de ne pas être parfaite et de sortir du cadre. Non, la neurolinguistique ne m’intéresse pas. Les concepts théoriques de l’apprentissage d’une langue seconde non plus.
Quand ces informations sont données par un professeur qui semble s’adresser au plafond, c’est encore pire.

Vous savez ce qui aura été le moment le plus délectable de ces 3h ? Celui où le professeur a fait référence à des acquis de l’année dernière.
Silence de mort dans la salle. À première vue de ces cours de l'an I, il n’en reste rien.

mercredi 5 janvier 2011

Situation inconfortable ...

"" Hi, it's me. I have a question and don't offence. But are you single ? Because you look so attractive, with all respect.""

Ce message texte est apparu sur mon cellulaire il y a quelques minutes. 
Le destinateur n'est autre qu'un père de famille m'ayant confié sa petite fille pour un peu de soutien linguistique.

Dès demain, je me cherche UN remplaçant. Là, je suis bien trop mal à l'aise pour continuer. 
Faut dire aussi que je ne saurais pas trop quelle attitude avoir devant sa femme. Parce que non, monsieur n'est pas un père célibataire...

Ah, et au fait, c'était l'affaire de trop. C'est décidé, je plaque tout et je prends la direction du couvent ...

mardi 4 janvier 2011

J'ai mal à ma langue ...

"Dors min p'tit Quinquin, min p'tit pouchin, min gros rojin.
Te m' fras du chagrin si te n' dors point ch' qu'à d'main" 


J'étais en CE1, seconde année du primaire locale. 
Notre professeur(e), madame sévère, nous convia à laisser notre patois au placard: "il faut parler comme à la ville, maintenant".
Terminé les wassingues, les kiens, les carettes, les cayelles, les carabistoules  et l'gronde, on nous demande d'employer plutôt les mots serpillères, chiens, voitures, bêtises et visage.  
Le ch'timi est un dialecte qu'il ne faut pas pérenniser selon cette enseignante. 
C'est tout au plus le "langage des cul-terreux".
À l'époque, ces propos étaient monnaie courante. Ma meilleure amie, fille d'agriculteur, parlait (et parle toujours) un ch'timi très prononcé. Au secondaire, on l'appelait l'attardée ...
Si un "t'chio biloute" n'avait pas décidé d'en faire un film, ma région se serait tu. 
Ma grand mère parle le ch'ti, ma mère le parle parfois, moi un peu, mon petit frère jamais ...
À force de mettre sur un piédestal le "français parisien", on a fini par croire à son règne et l'intégrer dans les chaumières. 
Ma langue se meurt avec nos anciens, l'académie française aura eu sa peau. Cet engouement passager pour cette particularité régionale n'y fera rien.  

Parfois, j'ai un peu de mal à comprendre l'enjeu de l'enseignement du français dit "standard"  au sein des écoles québécoises.
Lors de mon stage, tous étaient formels: ce serait un blasphème que d'oser accepter un "tu veux-tu" en salle de classe. 
Grave erreur grammaticale qui pourrait mener à la mort de la sacro-sainte langue française.
Pourtant, n'est-ce pas ça que l'on entend tous les jours dans la rue et qui définit la variété de cette langue ?
Nous avons passé un test oral il y a quelques mois. En cas d'échec, il faut suivre un atelier ($$). Un autre raté et c'est la porte. Voila comment une fille se retrouve remerciée à cause des ses "là là", "faque" ou de son "Canadô". Cette enseignante potentielle n'officiera pas au sein de la grande famille de l'éducation, son langage oral n'étant pas approprié.
Quant à moi, dans deux jours je reprends le chemin de la suppléance. Ma nature va vite revenir au galop et je vais encore avoir 25 regards étonnés devant mes consignes.
"Sortez votre gomme et vos classeurs de votre casier et mettez-les dans votre cartable".

Ce test oral, je l'ai passé haut la main. Pourtant des deux, je n'ai pas l'impression d'être celle étant la plus apte à intégrer les rangs de la commission scolaire.

La vocation première de vos écoles n'est-elle pas de diffuser la langue et la culture québécoise ?
Je tique un peu quand j'entends un "pur-souche" me dire que j'ai de la chance que ce soit le français de France qui sorte de ma bouche et en vanter ses mérites.
Je vous jure, parfois certains de mes collègues me donnent l'impression de souffrir d'un certain complexe d'infériorité. Ils me mettent sur un piédestal, me lancent des "vas-y parle, on pourrait t'écouter des heures, pourquoi je ne suis pas né en France moi ??".
À ceux-là je dirais: "Affirmez-vous, que diable! Votre français n'est pas moins riche ou dévalorisant qu'un autre. Votre particularité, gardez là, chérissez là et ne laissez personne vous faire croire qu'elle ne vaut rien."

Sur ce, chers lecteurs, je vous souhaite la bonne année. 
Quelle soit aussi belle et riche que toute cette diversité culturelle qui rend ce monde si attrayant.