lundi 6 décembre 2010

Les beaux quartiers

Ce lundi 6 décembre signe officiellement ma première mauvaise journée de suppléance.
Une de ces journées qui vous feraient presque douter de vos choix, de vos envies, et qui met à rude épreuve votre motivation.

Si cette école ne m'avait pas appelée, je n'aurais pas insisté pour être mise sur leur liste de suppléants. Je ne me sens pas à l'aise dans les milieux favorisés, comme pas à ma place. Sorte de complexe d'infériorité parce que je viens du milieu ouvrier ? Allez savoir.
Quoi qu'il en soit,cette journée m'amène encore plus à me dire que je ne veux pas travailler là.

Je suis déjà allée dans cette école pour un petit 75mn de dépannage. Ça s'était aussi mal passé et je n'avais vraiment pas aimé cette expérience.
Des petits indisciplinés, très arrogants, face à qui je ne savais absolument pas quoi faire.
Vous savez, quand vous avez l'impression de lancer des paroles dans le vide, de ne servir qu'à faire la police. Police qu'on ne respecte pas, bien sûr.

Aujourd'hui, le schéma a été le même face à ces 1ère année.
Des élèves au niveau très avancé. Le fait est que la plupart font déjà tout à la maison et arrivent en classe avec leurs cahiers d'activités déjà remplis.
Par exemple, nous avons fait la calligraphie de la lettre F. Beaucoup en sont déjà à Z ...
Ce fût d'ailleurs la seule période de calme et d'attention. Mais ils aiment ça, la calligraphie.
Les parents ont une écriture soignée,et je n'ai trouvé aucune faute dans les mots que j'ai reçus aujourd'hui.


Ces petits de 6 ou 7 ans remettaient tout en cause. "C'est pas ça, c'est pas comme ça" et faisaient bien savoir quand "non, on n'a pas envie d'le faire".
Un certain prof' blogueur encore inconnu parlait de fuir ces "immatures". Aujourd'hui, j'en ai bien eu envie.

Comment j'ai réussi à -presque- vernir à bout de la planification de l'enseignante ? Ça doit relever du miracle.
Comment on a pu me proposer de nouveau une suppléance là pour la fin de semaine ? Ça doit relever du manque de suppléants qui veulent travailler là.

Parce que oui, j'étais mauvaise. Cette journée n'avait vraiment pas d'allure.
J'ai eu l'impression de retrouver une ambiance que j'étais heureuse de quitter en traversant l'atlantique.

Ah oui, parce que je ne vous ai pas dit. 60% de ces petits ont le même accent que le mien
S'il n'y avait pas tempête de neige dehors, j'aurais presque cru à une bonne blague et qu'on m'avait ramenée en hexagone !

4 commentaires:

  1. La neige aujourd'hui rendait même mon groupe habituellement agréable digne d'une classe de cancres. J'ai une expression pour ce phénomène: les flocons rendent les flots cons.

    RépondreSupprimer
  2. Même au collégial, la neige les rend tout excités, alors j'imagine chez les jeunes. Et riches en plus, eux qui doivent avoir des parents qui s'en envoient dans le nez.
    Je ne crois pas cependant avoir jamais parlé de "fuir les immatures", ni sur mon blogue, ni à ma blonde, qui aurait bien pu m'écouter et me quitter.

    RépondreSupprimer
  3. Je commence à comprendre l'idée et à intégrer le concept.

    Preuve: j'ai une réflexion à taper pour demain et j'en suis incapable, bien trop occupée à me trouver de fausses excuses pour aller gambader dehors dans la neige.
    Je ne peux donc pas les blâmer.

    Par ailleurs, me fier aux enfants plutôt qu'à météomédia me semble de plus en plus sage.

    Monsieur qui fesse, je vais rectifier cette erreur au plus vite.

    RépondreSupprimer
  4. Au secondaire, on peut prédire une tempête de neige 24 à l'avance avec 80% d'efficacité... :)

    RépondreSupprimer