lundi 20 décembre 2010

Sans préavis

6h30- Le réveil sonne. À trois jours des vacances, il n'est plus question de réunion ou formation pour les professeur. Ce ne sont donc plus des suppléances prévues qui m'attendent, je suis sur appel.

6h40- Je n'arrive pas à sortir du lit. J'ai passé la fin de semaine à être malade comme un chien. J'adore mon "travail", mais là non, je n'ai pas la force, je reste bien au chaud sous la couette.

7h30 - "J'ai bien fait, finalement on ne m'a pas appelée, me dis-je"

8h00 - Driiiiiiiiing driiiiiiiiiiiiing.
- "Oui, l'apprentie. Excuse-moi de t'appeler à cette heure, mais là on a vraiment besoin de toi. Tu peux venir ??
-Ben, c'est à dire que là je suis dans mon lit, que la cloche sonne dans 15mn et et j'ai 30mn de métro avant d'arriver. Faites le calcul. Y aura pas d'apprentie qui tienne avant 45mn.
-C'est beau, on t'attend!"

Voilà comment on se retrouve devant une classe de 5ème année en plein milieu d'une période, sans planification ni matériel ni information aucune.
Je crois que ça va me manquer tout ça si un jour je décroche un contrat. Avec la suppléance, je me suis découvert une capacité d'adaptation, d'improvisation et une grande dose de sang froid que je ne soupçonnais pas. 

Après la récréation, j'ai retrouvé mes jeunes assis à leurs bureaux, les bras croisés, avec beaucoup de détermination dans le regard.
"On veut plus travailler"
Devant mon air interrogateur, une élève s'approche de moi et me glisse à l'oreille:
"J'peux appeler ma mère? Nan parce que tu nous demandes de faire des maths alors qu'à l'école des français*, ils sont en vacance. C'est pas normal. En plus, ils ont encore des vacances et février ET en avril. Alors nous, on a décidé de plus rien faire aujourd'hui".

Ah, c'qu'ils me font rire mes p'tits des beaux quartiers.


*(un petit indice: ça commence pas Sta et termine par islas)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire