lundi 24 janvier 2011

L'école de la vie...

Il ne faut pas ouvrir une porte extérieure en attrapant la poignée sans gant quand il fait -25 dehors.

Non non non


(la nouvelle couleur de ma main en témoigne ...)

Histoire d'o (au)


Dinosaure
Dinausore


Dinau..?

Dinosaure!

Ou comment se discréditer auprès de ses 24 étudiants universitaires ...


Je hais l'ordinateur.
Je hais les correcteurs automatiques.
Je hais le fait d'avoir délaissé la plume pour le clavier.
Je hais cette maudite petite ligne rouge sous les mots mal écrit.

 Je m'en veux de l'avoir laissé mettre à mal mon orthographe.

jeudi 20 janvier 2011

Étudiante en danger

Début de journée, l'apprentie est de retour dans une classe déjà vue en décembre:
- Apprentie, motivée: "Bonjour tout le monde, je suis heureuse de vous retrouver."
- Élève 1: "Vous vous rappelez de mon nom ?"
- Apprentie, déconcertée: "...huum ...? "

Fin de journée, l'apprentie raccompagne ses grands en passant par le corridor des maternelles.
- Petit mignon: "Madame, est-ce que vous avez déjà été notre professeur ?"
-Apprentie: "Oui, au mois de novembre! Tu te souviens de moi ?"
- Petit mignon: "Oui madame l'apprentie!"

Je me rends compte que j'ai "fait la classe" à un demi millier d'élèves en un peu plus de 3 mois.
Je pourrais bien vous citer quelques noms, mais la majorité manque à l'appel dans ma mémoire. Je lui en veux un peu, mais bon, que voulez-vous, ce n'est pas un exercice facile.

Depuis cette rentrée de janvier, la sonnerie de mon cellulaire anime mes journées, soirées, et même parfois mes nuits. C'est assez particulier.
On m'avait dit que la suppléance "ça marchait bien", mais jusque là, j'en doutais.
Maintenant, je semble être une "établie" dans deux écoles et depuis c'est la folie.
Tellement que j'ai mis de côté l'idée d'aller m'inscrire à la commission scolaire numéro 2.
Et, surtout, j'ai raté mes 2 cours du début de semaine et je vais rater une bonne partie de celui de demain.

Chers professeurs, si je veux en être moi-même une un jour, il va falloir que j'apprenne à vous dire non ...

mardi 18 janvier 2011

En attendant ...

 ... d'avoir le temps, voici quelques pensées en bref:

1) Terminé météomédia! Les enfants seront le seul baromètre sur lequel je vais me fier à l'avenir.

2) Ma vie étudiante est à la dérive. Surtout, quand à 22h15 vous vous rendez compte que vous aviez un cours à 16h et que vous avez totalement oublié de vous y rendre.

3) J'aime ma vie de suppléante pour son aspect formateur, sa liberté, l'absence de routine, les surprises et la découverte permanente.

4) J'aime mon emploi à l'université pour le défi, pour mes étudiants, pour sa variété, mais pas du tout pour la planification

5) Je déteste la planification

6) Je déteste la planification

7) Je déteste la planification

8) Vous ai-je dit que je détestais la planification ?

9) Je déteste le fait de détester la planification.



Et surtout...

Yahouuuu j'ai eu ma suppléance en accueil !! Et j'espère que ce n'est que la première d'une longue série tant certains moments étaient intenses.
J'aimerais vous raconter cette folle journée, mais je tombe de sommeil. Demain, c'est levé aux aurores pour planifier planifier planifier planifier planifier rha si allez, faut que je m'y fasse, pour PLANIFIER.

Rassurez-moi, ça vous a fait ça aussi, la première fois ?

En ce 18 janvier...

J'ai beaucoup de choses à faire aujourd'hui et je n'avais pas prévu de faire de la suppléance, mais on vient de me proposer une chose que je ne peux pas refuser:

Ma première journée en classe d'accueil !

samedi 15 janvier 2011

Petite parenthèse pour un anniversaire

10 ans que l'internet illimité, le téléphone à l'international illimité et 100 chaînes télévision coûtent au total 30 euros par mois (pas de frais d'installation, ni taxe, ni autres frais cachés) aux français et ne demande qu'une simple petite boite noire gratuite dans leur salon pour en profiter.


Je souhaite au Québec ce genre d'offres qui viendront enfin casser le marché et permettre de limiter l'écart technologique qui s'est creusé avec de nombreux pays ...
(C'était un message d'une apprentie connectée frustrée)

vendredi 14 janvier 2011

En passant ...

Si je me basais sur mon cours appelé "Étude de la langue" pour juger du lien entre titre et contenu, la semaine prochaine je parlerais du théorème de Pythagore en cours de sciences humaines.

lundi 10 janvier 2011

Le compte est bon

Entre mon déménagement imminent, la reprise des cours, le retour des appels pour la suppléance, j'ai pris le temps de dire "oui" pour emploi 3.
Et comme j'aime les défis, et que j'suis pas tout à fait consciente de ce que je fais, j'ai dans le même temps accepté emploi 4, qu'on m'a offert sur un plateau d'argent.

Bientôt (ou pas), je vous raconterai mon premier jour dans "mon école du dimanche". J'avais envoyé mon c.v pour donner des cours de français langue seconde et je me retrouve à planifier, enseigner à des élèves de 6ème année, Sec I et II.
Sans oublier de les évaluer, et à toutes les semaines siouplait!

Je trouve ça tellement aberrant que j'ai hésité à continuer. Quand je vois les p'tis de 7 ans avec leurs cahiers, crayons et leurs petits yeux d'enfants fatigués un dimanche matin à 9h, ça me donne envie de mettre le feu aux locaux (c'est pour l'image, hein!). M'enfin, si j'arrête, quelqu'un d'autre le fera. alors j'me suis mis en tête d'essayer de rendre ça un minimum ludique, au risque de me mettre les parents à dos.


Apprentie, à un élève: "As-tu une idée de ce que tu vas faire, comme métier ?"
Réponse: "Mes parents veulent que je sois docteur"

Vous l'avez peut-être deviné, 100% des élèves sont chinois. Leur ardeur au travail n'est donc pas un mythe...


Pour emploi 4, c'était pour rajouter un peu de piment à la vie. Je ne suis plus aussi stressée qu'avant lorsque je prends le chemin de la suppléance. Même pour emploi numéro 3, j'y suis allée sans boule au ventre le premier jour.
Mais là j'avoue, moi qui voulait du stress et du défi, je suis servie! On vient de me dire que je vais prendre mes quartiers en tant "qu'auxiliaire d'enseignement" dès ce mercredi après-midi (et bien sûr, j'ai une suppléance le matin, ça ne serait pas drôle sinon!) .
J'aurais donc 24 étudiants universitaires devant moi 2 fois par semaine, avec 20% de la note finale du cours de français (L2) à leur mettre et une très très vague idée de ce que je dois faire.
Me semble que déjà là, il y a quelque chose de pas normal et une faille dans le système.
Dire que des étudiants payent plus de 1500$ la session universitaire... J'espère que les chargés de cours font l'objet d'un peu plus de rigueur lors de l'embauche et du suivi.

Bref.

Je parle, je parle, sans trop me soucier des conséquences d'un tel blog.
Avec un peu de jugeote et de recherche, c'est assez facile de lever le reste d'anonymat que je n'ai pas vraiment essayé de garder.
On me conseille de tout arrêter. Pour mon avenir professionnel ce serait une sage décision, il est vrai.
Je vais profiter de ces prochaines semaines chargées pour faire le point, réfléchir au pourquoi j'ai ouvert ce blog et la direction que je souhaite lui faire prendre.

D'ici là, souhaitez-moi bonne chance,
et pas trop de nuits blanches!

vendredi 7 janvier 2011

Session d'hiver 2011: c'est parti !

Tient, une première. J’ai bien envie de vous parler de ma nouvelle session universitaire en direct d’un cours que je trouve CAPTIVANT.

Et oui, c’est mon grand retour dans le doux z’et merveilleux monde de la théorie.

Comment vous dire ?

Déjà, je n’étais pas forcément dans une condition optimale pour me rendre au cours : j’ai reçu un appel de mon école chérie et j’ai eu à refuser la 1ère suppléance de l’année pour me rendre ici. 
En 2011, c’est sûr, ma frustration due à ce genre de refus sera encore plus forte qu’en 2010.

Alors que je devrais être sur le terrain, me voici dans une salle de classe -pas franchement accueillante- en compagnie de mes camarades de promo (ou de cohorte, selon).
Je les regarde tous prendre des notes, participer (surtout quelques-unes, avec l’emploi du « moi je »), trouver ça intéressant. 
Et moi ? J’hésite entre la pendaison ou me jeter du 4ème pour en finir de cet interminable ennui.
J’aimerais vous donner le contenu de mon cours, mais j’avoue avoir lâché prise à la 23ème minute.
Allez, je vous attrape au vol les prochaines paroles du professeur:
:« Pour la précision habilité, si la pratique est bien conçue, elle peut contribuer à développer la précision habileté (???euuuum???). Si elle est décontextualisée, ça ne donnera pas de résultat probant.»

J’en reste coi.

Un peu à l’image « d’une mère indigne », je revendique le droit de ne pas être parfaite et de sortir du cadre. Non, la neurolinguistique ne m’intéresse pas. Les concepts théoriques de l’apprentissage d’une langue seconde non plus.
Quand ces informations sont données par un professeur qui semble s’adresser au plafond, c’est encore pire.

Vous savez ce qui aura été le moment le plus délectable de ces 3h ? Celui où le professeur a fait référence à des acquis de l’année dernière.
Silence de mort dans la salle. À première vue de ces cours de l'an I, il n’en reste rien.

mercredi 5 janvier 2011

Situation inconfortable ...

"" Hi, it's me. I have a question and don't offence. But are you single ? Because you look so attractive, with all respect.""

Ce message texte est apparu sur mon cellulaire il y a quelques minutes. 
Le destinateur n'est autre qu'un père de famille m'ayant confié sa petite fille pour un peu de soutien linguistique.

Dès demain, je me cherche UN remplaçant. Là, je suis bien trop mal à l'aise pour continuer. 
Faut dire aussi que je ne saurais pas trop quelle attitude avoir devant sa femme. Parce que non, monsieur n'est pas un père célibataire...

Ah, et au fait, c'était l'affaire de trop. C'est décidé, je plaque tout et je prends la direction du couvent ...

mardi 4 janvier 2011

J'ai mal à ma langue ...

"Dors min p'tit Quinquin, min p'tit pouchin, min gros rojin.
Te m' fras du chagrin si te n' dors point ch' qu'à d'main" 


J'étais en CE1, seconde année du primaire locale. 
Notre professeur(e), madame sévère, nous convia à laisser notre patois au placard: "il faut parler comme à la ville, maintenant".
Terminé les wassingues, les kiens, les carettes, les cayelles, les carabistoules  et l'gronde, on nous demande d'employer plutôt les mots serpillères, chiens, voitures, bêtises et visage.  
Le ch'timi est un dialecte qu'il ne faut pas pérenniser selon cette enseignante. 
C'est tout au plus le "langage des cul-terreux".
À l'époque, ces propos étaient monnaie courante. Ma meilleure amie, fille d'agriculteur, parlait (et parle toujours) un ch'timi très prononcé. Au secondaire, on l'appelait l'attardée ...
Si un "t'chio biloute" n'avait pas décidé d'en faire un film, ma région se serait tu. 
Ma grand mère parle le ch'ti, ma mère le parle parfois, moi un peu, mon petit frère jamais ...
À force de mettre sur un piédestal le "français parisien", on a fini par croire à son règne et l'intégrer dans les chaumières. 
Ma langue se meurt avec nos anciens, l'académie française aura eu sa peau. Cet engouement passager pour cette particularité régionale n'y fera rien.  

Parfois, j'ai un peu de mal à comprendre l'enjeu de l'enseignement du français dit "standard"  au sein des écoles québécoises.
Lors de mon stage, tous étaient formels: ce serait un blasphème que d'oser accepter un "tu veux-tu" en salle de classe. 
Grave erreur grammaticale qui pourrait mener à la mort de la sacro-sainte langue française.
Pourtant, n'est-ce pas ça que l'on entend tous les jours dans la rue et qui définit la variété de cette langue ?
Nous avons passé un test oral il y a quelques mois. En cas d'échec, il faut suivre un atelier ($$). Un autre raté et c'est la porte. Voila comment une fille se retrouve remerciée à cause des ses "là là", "faque" ou de son "Canadô". Cette enseignante potentielle n'officiera pas au sein de la grande famille de l'éducation, son langage oral n'étant pas approprié.
Quant à moi, dans deux jours je reprends le chemin de la suppléance. Ma nature va vite revenir au galop et je vais encore avoir 25 regards étonnés devant mes consignes.
"Sortez votre gomme et vos classeurs de votre casier et mettez-les dans votre cartable".

Ce test oral, je l'ai passé haut la main. Pourtant des deux, je n'ai pas l'impression d'être celle étant la plus apte à intégrer les rangs de la commission scolaire.

La vocation première de vos écoles n'est-elle pas de diffuser la langue et la culture québécoise ?
Je tique un peu quand j'entends un "pur-souche" me dire que j'ai de la chance que ce soit le français de France qui sorte de ma bouche et en vanter ses mérites.
Je vous jure, parfois certains de mes collègues me donnent l'impression de souffrir d'un certain complexe d'infériorité. Ils me mettent sur un piédestal, me lancent des "vas-y parle, on pourrait t'écouter des heures, pourquoi je ne suis pas né en France moi ??".
À ceux-là je dirais: "Affirmez-vous, que diable! Votre français n'est pas moins riche ou dévalorisant qu'un autre. Votre particularité, gardez là, chérissez là et ne laissez personne vous faire croire qu'elle ne vaut rien."

Sur ce, chers lecteurs, je vous souhaite la bonne année. 
Quelle soit aussi belle et riche que toute cette diversité culturelle qui rend ce monde si attrayant.