dimanche 26 décembre 2010

Il était des vacances ...

Ce 23 décembre, j'ai enfin stoppé ma relation fusionnelle avec mon cellulaire. Terminé la suppléance: c'est les vacances !
Un dix jours pour décrocher et se laisser aller aux ripailles de fin d'année.

Oui, mais non.

L'apprentie déménage. Du moins, elle essaie. À l'aube de son quart de siècle, elle aimerait ça habiter dans un logement avec deux pièces séparées.
Et quel est le critère numéro 1 quand on cherche un logement ? La distance avec son lieu de travail, assurément.
 
Le lieu de travail d'un professeur suppléant ... c't'encore drôle ...
 
Voilà comment, un 26 décembre, je suis prise avec ma carte de la métropole et ses petites croix représentant les écoles. Avant de tomber dans les lettres, j'étais une fille de sciences et c'est ainsi que je mise sur la statistique pour orienter mon choix.
Dans quel secteur la probabilité de suppléances nombreuses et variées est-elle la meilleure ?


Bien sûr, j'ai toujours cette école où j'ai plaisir à aller, mais ce n'est malheureusement pas elle qui me paie mon loyer.  
Une seconde me fait pas mal travailler. Tâchons de ne pas trop s'en éloigner ...
"Tiens, cet endroit là me donne la possibilité d'officier dans les commissions scolaires 1, 2 et 3. Histoire de pouvoir comparer. Oh! Cet appartement là est super. Oui, mais faudrait que je fasse 3 journées de suppléance par semaine pour boucler mon budget...J'aimerais ça, hein, mais certaines semaines on en est loin..."

Y a vraiment des enseignants qui mènent cette vie là une fois diplômés ?

Heureusement que je l'aime, ce métier.
Parce que parfois, le changement de carrière ne tient qu'à un clic

lundi 20 décembre 2010

Sans préavis

6h30- Le réveil sonne. À trois jours des vacances, il n'est plus question de réunion ou formation pour les professeur. Ce ne sont donc plus des suppléances prévues qui m'attendent, je suis sur appel.

6h40- Je n'arrive pas à sortir du lit. J'ai passé la fin de semaine à être malade comme un chien. J'adore mon "travail", mais là non, je n'ai pas la force, je reste bien au chaud sous la couette.

7h30 - "J'ai bien fait, finalement on ne m'a pas appelée, me dis-je"

8h00 - Driiiiiiiiing driiiiiiiiiiiiing.
- "Oui, l'apprentie. Excuse-moi de t'appeler à cette heure, mais là on a vraiment besoin de toi. Tu peux venir ??
-Ben, c'est à dire que là je suis dans mon lit, que la cloche sonne dans 15mn et et j'ai 30mn de métro avant d'arriver. Faites le calcul. Y aura pas d'apprentie qui tienne avant 45mn.
-C'est beau, on t'attend!"

Voilà comment on se retrouve devant une classe de 5ème année en plein milieu d'une période, sans planification ni matériel ni information aucune.
Je crois que ça va me manquer tout ça si un jour je décroche un contrat. Avec la suppléance, je me suis découvert une capacité d'adaptation, d'improvisation et une grande dose de sang froid que je ne soupçonnais pas. 

Après la récréation, j'ai retrouvé mes jeunes assis à leurs bureaux, les bras croisés, avec beaucoup de détermination dans le regard.
"On veut plus travailler"
Devant mon air interrogateur, une élève s'approche de moi et me glisse à l'oreille:
"J'peux appeler ma mère? Nan parce que tu nous demandes de faire des maths alors qu'à l'école des français*, ils sont en vacance. C'est pas normal. En plus, ils ont encore des vacances et février ET en avril. Alors nous, on a décidé de plus rien faire aujourd'hui".

Ah, c'qu'ils me font rire mes p'tits des beaux quartiers.


*(un petit indice: ça commence pas Sta et termine par islas)

vendredi 17 décembre 2010

Fidélité


"Ratus est un rat.
Marou est un chat."

Presque 20 ans après, je me souviens encore des premières phrases de cette méthode de lecture que l'on m'a donnée en première année.

Presque 20 ans après, ma filleule d'outre-atlantique découvre le plaisir des mots avec ce même personnage.

Presque 20 ans après, je me replonge fréquemment dans ce livre que j'ai ramené dans mes valises.

Presque 20 ans après, je me vois proposer à mes futurs élèves cette méthode qui a su faire ses preuves (à condition de l'utiliser à bon escient).

Pour sûr, si un jour je m'en retourne au pays, ce sera pour Ratus !

Ainsi se termine ma 3ème session universitaire

Je ne pensais pas que rendre mon dernier travail de session serait aussi libérateur.

Ça y est l'apprentie-étudiante est en congé, oh yeah!

Les cours, les devoirs, les lectures, l'ennuie. Tout ça c'est TERMINÉ.
Enfin, pour les 15 prochains jours ...

Comment faire un résumé et une conclusion de ces trois derniers mois ? Si je n'avais pas la suppléance à côté, mes capacités à bien faire mon futur métier n'aurait pas vraiment évoluées...


En janvier, sonnera l'heure de ma 4ème session universitaire. Au programme, seulement trois cours, dont le "laboratoire d'enseignement". Je pense que je vais avoir plein de belles choses bien drôles à vous raconter sur celui là ...
Et en mai, ce sera le stage de seconde année. En territoire anglophone siouplait (n'ayant qu'une connaissance très limitée -pour ne pas dire quasi inexistante- de la langue de Shakespeare, ça promet!)

jeudi 16 décembre 2010

Carnet de doléances

Petit aperçu de ma classe du jour:

14 élèves de 4ème année. Aucun trouble du comportement ou d'apprentissage.
Pourquoi un si petit groupe ? Il y avait juste trop d'élèves dans cette école pour 2 classes de 4ème année, on en a donc ouvert une de plus.
En entrant dans la salle de classe, je m'attendais à quelque chose de très particulier. Imaginez donc toutes les possibilités quand on a la chance d'avoir un effectif si réduit.
Finalement non, ces élèves sont de parfaits petits soldats qui savent quoi faire à la minute près. De 8h10 à 9h grammaire, de 9h à 9h10 collation, de 9h10 à 9h40 vocabulaire ect.

D'après ce qu'ils m'ont dit, c'est la même chose tous les jours.


J'aurais aimé ça y passer au moins la journée dans cette classe. La prochaine fois, j'aimerais qu'on me prévienne que finalement ma journée de suppléance n'est en fait qu'une petite demi-journée parce que ce n'est qu'un remplacement de prof' en réunion.Prof' qui, de ce fait, était dans sa salle quand je suis arrivée.

De toutes mes journées de suppléance, je n'ai jamais été aussi mal accueillie.
"Ah bah te voilà, 20mn que je t'attends (ah, on avait rendez-vous ??). "Tu sais faire les multiplications au moins ?" (euh, non, par contre je sais compter jusque 8). "Bon, on va faire avec ça. De toute façon les suppléants, on sait ce que ça donne".

Wouaaaaaach. Nous, les pseudo-profs d'un jour, n'avons déjà pas de réelle reconnaissance auprès des hautes instances. Alors si en plus les titulaires s'y mettent ...

mercredi 15 décembre 2010

Achalandage

Aujourd'hui, l'école devait tourner avec un bon 40% de suppléants. 
L'apprentie, étudiante en enseignement du français langue seconde, est appelée à suppléer en classe de maternelle régulière.
En seconde période, j'envoie mes jeunes en cours de musique.
Cours donné par une étudiante en adaptation scolaire qui remplace la professeure de musique, qui remplace le directeur adjoint.

Et moi qui trouvait le fait de ne pas faire de la suppléance dans notre champ d'étude un peu limite ...

En passant, demain j'offre de l'ibuprofène à la secrétaire.
En cette période, je compatis, même si je me frotte les mains d'avoir autant de travail ...

mardi 14 décembre 2010

Une question de chromosome

L'apprentie: "Oui, je t'écoute monsieur"
Élève: "Euuh, je suis une fille !"

Pauvre p'tite ...

lundi 13 décembre 2010

Neuf cent treize jours

Quatre apprentissages tirés de ma suppléance du jour:

1) Je me sens bien plus à l'aise au 3ème cycle du primaire. Pas que je n'aime pas les deux autres cycles, juste que j'ai plus de facilités en gestion de classe avec les 5ème;6ème années qu'avec les plus jeunes.

2) Je dois vraiment revoir mes connaissances en mathématiques. La période de l'après-midi fut bien laborieuse quand on m'a demandé d'expliquer des problèmes que je ne comprenais pas moi-même.

3) Je déteste les récréations qui se passent en classe. Pour ma vessie, d'abord, et pour mes élèves, ensuite. Ils ont plein d'énergie et n'ont pas la possibilité d'aller la dépenser. Frustrant pour eux, et pour moi.
Dans ma classe, ça ne me gène pas que ça parle et rigole un peu fort durant les 15 mn de pause.
J'veux dire, ils ont été irréprochables durant les périodes d'enseignement alors j'ai bien envie de les laisser vivre un peu. La porte fermée, ça ne gène personne.
Sauf que.
Vendredi, j'étais de sortie avec mes 1ère année. Une jolie pièce de théâtre sur les contes de noël, agrémentés de chansons du temps des fêtes.
Croyez-le ou non mais tout le long, les enseignantes ont lancé des "chuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut" parce que les enfants chantaient les chansons en même temps que les acteurs.
Si cette pièce était ouverte au public, j'aurais compris l'exigence d'un silence de plomb par respect pour les autres spectateurs, mais là, c'était un spectacle monté par des élèves du secondaire donné dans une école primaire pour des élèves de primaire.
J'avais envie de dire: mais laissez-les vivre un peu à la fin !

4) Aujourd'hui, j'ai eu de très très bons moments avec les élèves. Peu à peu, je prends mes marques, mes habitudes et une certaine nécessité d'agir avec mes propres convictions.
Ce qui n'est vraiment pas facile à appliquer quand vous ne faites que des remplacements pour la journée. Ce statut me frustre de plus en plus: vous êtes un peu plus que surveillant (au primaire, on s'entend), mais pas encore vraiment enseignant.
Parfois, on vous demande d'amener de la nouvelle matière, sauf que vous arrivez le matin dans une classe (ou même une école) que vous ne connaissez pas, qui a une routine que vous ne connaissez pas, avec des élèves que vous ne connaissez pas et une matière à enseigner que vous connaissez parfois peu.
Avec un peu de chance, on vous aura appelé la veille, et vous aurez eu l'occasion d'arriver tôt sur le lieu du crime. Vous aurez donc un peu de temps pour vous familiariser avec l'école, l'horaire, la routine (entrée, absences, collation, récré, allergies?, tâches des élèves ect.)  et enfin le programme du jour.
L'avantage, c'est que très vite nait en vous une formidable capacité d'adaptation.

Bref, je commence à avoir sérieusement envie d'avoir ma classe, même si j'ai l'impression que, tout le long de ma carrière, ma façon de faire et de voir les choses sera jugée, critiquée et que tout un tas d'autres problèmes et responsabilités viendront avec.

Mais chaque chose en son temps, j'ai encore au minimum 2 ans et demi de bac avant d'être une vraie ...

En attendant, pour le reste de la semaine ce sera 4ème année x2, maternelle 5 et 3 écoles différentes siouplait !

samedi 11 décembre 2010

Contre-culture

Je me revois trépigner d'impatience à la veille de ma quatrième rentrée scolaire. J'allais entrer en "cours élémentaire 1", alias la 2ème année du primaire.
L'événement se situait surtout au niveau de notre nouveau matériel d'écriture: nous étions maintenant tenus d'écrire au stylo-plume.
Mon meilleur ami en ce temps là était mon carré de papier buvard rose, indispensable pour ne pas laisser de tâches d'encre. Nous étions installés sur des vieux pupitres du temps de mes parents, qui avaient encore le trou pour y insérer l'encrier.
Pour nous, il était déjà devenu inutile puisque la cartouche d'encre avait fait son apparition. Plus tard, j'allais délaisser l'encre noire ou bleue pour la mauve ou turquoise. Les mœurs évoluaient, l'écriture aussi.
En 4ème année, mon professeur a eu l'idée de nous faire découvrir les plumes d'antan et de nous initier à l'encrier. Exercice difficile, mais nous avions aimé découvrir les gestes qu'avaient pu faire nos ainés.  


Lundi dernier, un première année m'a dit "Hey l'apprentie, c'est pas comme ça qu'on fait les "C".
Arf' bah oui, pourtant j'le sais. Mais que voulez-vous, parfois les vieux réflexes reviennent.

Secrètement, je nourris le souhait d'offrir à mes futurs élèves une de ces plumes qui, je l'espère, pourrait leur donner autant de plaisir à écrire que j'en ai eu. Parce que je les aime, mes pleins et mes déliés. La calligraphie est un art qu'il faut s'efforcer de garder.

Sauf que j'ai changé de pays et que je dois maintenant apprendre tout un nouveau code. Depuis que je fais de la suppléance, je m'efforce de faire mes majuscules en lettres capitales.
Ça me fend le cœur, je l'avoue ...


Par contre, j'ai eu beaucoup de plaisir à apprendre qu'ici, les majuscules prennent bien un accent. De l'autre côté de l'atlantique, on les a délaissés sous le prétexte de la "modernité".

vendredi 10 décembre 2010

Sortie théatrale

[Prof' X]: C'est bon, t'as le compte ?
[L'apprentie]: Ben j'en ai bien 19. Après, savoir si ce sont bien les miens, ça, c'est autre chose !


Mes troupes n'ont subi aucune perte, mais c'était pas mal stressant d'emmener ces 1ère années en sortie. Chers établissements, ne prévenez surtout pas vos suppléants que la matinée ne s'effectuera pas dans vos locaux.
C'est tellement plus drôle de laisser l'interphone le faire 5mn avant de partir ...

Mon téléphone a bien failli exploser ce matin et, c'est une première, un centre d'éducation aux adultes voulait mes services. Signe que les congés approchent, que les profs' s'essoufflent et que nous, suppléants, on est sur le coup.

Et oh! j'ai passé ma commande pour noël et mon plus beau cadeau serait une journée de suppléance en classe d'accueil.
J'y ai cru tantôt, quand madame la secrétaire m'a dit "mercredi, tu seras en accueil
... euh ... maternelle".

[Déception]

Non parce qu'à un moment donné, j'aimerais ça voir à quoi je suis en train de me former.

mardi 7 décembre 2010

Fin de stage

Une dernière poignée de main, un dernier "salut". C'est ainsi que se termine mon stage I.

Stage étonnant, puis décadent et enfin décevant. Mais tout de même instructif.

"Vient déposer ton Cv pour des remplacements.". Je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'y retourner. L'enseignement aux adultes,qui, à mes débuts dans le baccalauréat, était mon choix numéro un est maintenant loin derrière.
J'aime cette énergie que l'on retrouve au primaire et au secondaire, et qu'on ne trouve pas chez les adultes.
J'y retournerai peut être en fin de carrière, quand j'aurais fait le tour et que l'envie de voir autre chose toquera à ma porte. C'est une atmosphère de travail plutôt tranquille, les adultes. Trop pour moi.

Mon évaluation n'est pas trop mauvaise. Je semble manifester les qualités requises. En à peine 5 jours, ma référente m'a vue peut être 10h en tout. Alors la pertinence de l'évaluation, laissez-moi rire ! M'enfin, c'est la règle.

Après le stage, direction l'université pour le séminaire. J'attendais sagement dans le couloir quand j'ai entendu un bonjour m'étant destiné. C'est "monsieur "gestion de classe".
"L'examen final va être exceptionnel."
Définitivement, je l'aime ce professeur. Il a toujours un mot pour ses étudiants, une anecdote à raconter ou au moins un bonjour à vous lancer. Ces gens là se font rare à l'université, il va beaucoup me manquer.
L'avoir en tant que superviseur de stage serait une grande chance. Sait-on jamais ...

Ce soir, j'ai aussi dit au revoir à mon superviseur de stage actuel. Encore un monsieur passionné qui croit beaucoup en l'éducation. Durant les 3 séminaires de stage, il a su mener des discussions très intéressantes et nous pousser à la réflexion.
On a eu droit à un moment très touchant, quand il nous racontait avoir réussi quelques petits "miracles" durant sa carrière. Après avoir entendu tous les témoignages de mes camarades stagiaires, il y avait de quoi désespérer: des enseignants qui laissent tomber, qui ne respectent pas les étudiants ou qui vont à l'école comme ils partiraient à l'usine, il y a l'air d'y en avoir un bon paquet. Mais voir couler une larme sur la joue de ce monsieur quand il nous parlait d'une de ses victoires au secondaire nous a redonné espoir en notre futur métier.
C'est beau l'enseignement, tout de même.

C'est sur cette jolie note qu'une première page de l'apprentie stagiaire se tourne.
Prochain épisode en mai, pour le stage II ...

lundi 6 décembre 2010

Les beaux quartiers

Ce lundi 6 décembre signe officiellement ma première mauvaise journée de suppléance.
Une de ces journées qui vous feraient presque douter de vos choix, de vos envies, et qui met à rude épreuve votre motivation.

Si cette école ne m'avait pas appelée, je n'aurais pas insisté pour être mise sur leur liste de suppléants. Je ne me sens pas à l'aise dans les milieux favorisés, comme pas à ma place. Sorte de complexe d'infériorité parce que je viens du milieu ouvrier ? Allez savoir.
Quoi qu'il en soit,cette journée m'amène encore plus à me dire que je ne veux pas travailler là.

Je suis déjà allée dans cette école pour un petit 75mn de dépannage. Ça s'était aussi mal passé et je n'avais vraiment pas aimé cette expérience.
Des petits indisciplinés, très arrogants, face à qui je ne savais absolument pas quoi faire.
Vous savez, quand vous avez l'impression de lancer des paroles dans le vide, de ne servir qu'à faire la police. Police qu'on ne respecte pas, bien sûr.

Aujourd'hui, le schéma a été le même face à ces 1ère année.
Des élèves au niveau très avancé. Le fait est que la plupart font déjà tout à la maison et arrivent en classe avec leurs cahiers d'activités déjà remplis.
Par exemple, nous avons fait la calligraphie de la lettre F. Beaucoup en sont déjà à Z ...
Ce fût d'ailleurs la seule période de calme et d'attention. Mais ils aiment ça, la calligraphie.
Les parents ont une écriture soignée,et je n'ai trouvé aucune faute dans les mots que j'ai reçus aujourd'hui.


Ces petits de 6 ou 7 ans remettaient tout en cause. "C'est pas ça, c'est pas comme ça" et faisaient bien savoir quand "non, on n'a pas envie d'le faire".
Un certain prof' blogueur encore inconnu parlait de fuir ces "immatures". Aujourd'hui, j'en ai bien eu envie.

Comment j'ai réussi à -presque- vernir à bout de la planification de l'enseignante ? Ça doit relever du miracle.
Comment on a pu me proposer de nouveau une suppléance là pour la fin de semaine ? Ça doit relever du manque de suppléants qui veulent travailler là.

Parce que oui, j'étais mauvaise. Cette journée n'avait vraiment pas d'allure.
J'ai eu l'impression de retrouver une ambiance que j'étais heureuse de quitter en traversant l'atlantique.

Ah oui, parce que je ne vous ai pas dit. 60% de ces petits ont le même accent que le mien
S'il n'y avait pas tempête de neige dehors, j'aurais presque cru à une bonne blague et qu'on m'avait ramenée en hexagone !

dimanche 5 décembre 2010

La déferlante

La nouvelle s'est rependue comme une trainée de poudre dans la classe. Il y a eu des cris, des pleurs, certains ne s'en remettront jamais.
La polémique fait rage, les avis diffèrent.  On n'ose parler de ce sujet brulant qu'à voix basse.
 J'ai nommé.. l'examen de gestion de classe.


Comment vous dire ...

Bien que j'ai émis une petite réserve quant à l'image peut être un peu trop "idyllique" qu'il projette parfois, j'ai énormément appris de ce cours. Et j'ai grand respect, et beaucoup d'admiration, pour ce professeur.

D'après moi, ce monsieur a tout compris de l'enseignement universitaire. Sa vocation est de nous mener d'un point A, de totale méconnaissance sur le sujet, à un point B, d'acquisition d'une certaine connaissance sur le sujet et, surtout, d'une ouverture d'esprit accompagnée d'une envie de bien faire et d'en apprendre plus.
Contrairement à beaucoup de nos professeurs, celui-ci a un lien direct avec la réalité puisqu'il enseignait il n'y a pas si longtemps. Ses anecdotes sont des valeurs sûres et de grandes sources d'inspiration pour nous, futurs enseignants. 
Vous savez, à partir du moment où j'ai pensé à ses dires durant une journée de suppléance, je pense que ce professeur a rempli son rôle. Oui, ce cours m'a aidé. Il m'a du moins donné davantage d'outils pour gérer au mieux un groupe d'élèves et, plus important encore, l'envie de prendre chaque échec comme une occasion de m'améliorer.
Ce professeur a certainement fait naître des vocations durant sa carrière. Parce que voir cette étincelle dans les yeux, même après 25 ans de métier, ne peut donner que l'envie de suivre ce chemin.

Son système d'évaluation m'a paru une suite naturelle des choses, comme une application de ses propos et de ses convictions. Il nous demande de construire 5 fiches d'intervention pour notre travail de session. Celui-ci compte pour 50% de la note.
Un travail à faire tranquillement à la maison, en poussant un peu plus loin la réflexion.
Cette partie n'est pas remis en cause, c'est l'examen en classe qui fait débat.

La couleur était pourtant annoncée depuis le début : ce sera une évaluation formative, et non normative.
Je pourrais dire que les termes étaient peut être un peu trop "savants" pour mes petits camarades, mais ce serait déplacé de ma part ...
Bref, le fait que tous les documents du cours soient autorisés durant l'examen aurait au moins dû leur mettre la puce à l'oreille.

Cette semaine, le professeur est allé encore plus loin: c'est nous qui avons construit l'examen. Dix équipes ont été formées et ont eu à faire une question d'examen. Le but étant de la remettre, accompagnée de la réponse, au professeur à la fin du cours.
Ce sont ces questions que nous retrouverons jeudi dans l'évaluation. Nous aurons à en choisir 4 et à y répondre (sachant que nous avons le droit de prendre celle que nous avons conçue), aidés de nos documents.
Vous voyez l'idée ?
Il va s'en dire que moi, l'apprentie, je peux demander à mon amie l'apprentie 2 la question de son équipe, qui demandera à l'apprentie 3 la leur. Et ainsi de suite. Tout ceci nous permettant d'arriver jeudi avec nos réponses déjà toutes faites pour l'examen.


Pensez-vous que notre professeur, accumulant 25 ans de carrière au secondaire ainsi que 7 à enseigner ce cours, ne s'y attend pas ?

C'est ainsi qu'au dernier cours, j'ai assisté ébahie à un défilé d'étudiantes au bureau de notre professeur.
"Mais monsieur, on a le droit de s'échanger nos questions ?"
"Monsieur, je pense que vous devriez dire à la classe que c'est interdit"
"Monsieur, y a des filles qui s'échangent les réponses !!"

On a crié au plagiat, au manque de respect ou d'amour propre.


En tous cas, l'apprentie arrivera moins stressée à l'examen ce jeudi. Et je me sentirai d'autant plus privilégiée d'avoir croisé ce professeur qui a su nous donner une belle valeur: certaines connaissances ne sont pas fixes et ne s'évaluent pas.
L'examen ne signe pas une fin, mais un début ...

vendredi 3 décembre 2010

Journée pédagog'hic'' !

Mon côté suppléant a en horreur ces journées nous menant à un chômage certain.

La bonne nouvelle, c'est que ça va me laisser le temps de penser à un plan afin d'infiltrer la commission scolaire numéro 2.
Parce qu'écoper d'un refus sous prétexte qu'il me manque 12 crédits universitaires est une chose.
Mais entendre une camarade de promo se vanter de ne pas avoir eu ce problème parce que sa mère est directrice d'école, ça c'est quelque peu frustrant.


Qui a dit que les hommes naissent tous libres et égaux déjà ? Je suis certaine que cette personne aimerait connaître ma façon de penser à ce moment même.

mercredi 1 décembre 2010

Quelques films, pour les soirées d'hiver

Celui là, on ne le présente plus. L'histoire de ce film, elle, est peut être un peu moins connue.
Beaucoup pensent que ce n'est qu'une pure fiction. Par là j'entends une histoire sortie tout droit de la tête d'un scénariste et porté par des acteurs. Et bien détrompez-vous.
Ce film est en fait adapté du livre du même nom, écrit par nul autre que monsieur Bégaudeau, professeur de français jouant son propre rôle dans le film. Cette œuvre, il l'a écrite dans le but de partager son quotidien d'enseignant dans un collège d'une zone "sensible" de Paris. Précisons aussi que les jeunes de la classe ne sont pas non plus des acteurs. Ils étudient réellement dans cet établissement.
Voilà un constat bien alarmant: des élèves irrespectueux, je-m'en-foutistes et des profs' dépassés, plus motivés et parfois très mauvais. Telle est l'image que l'on envoie d'un pays en mal d'éducation.
Heureusement, tout n'est pas si noir et ce film est certes une réalité, mais en aucun cas une généralité. J'y reviendrai dans un autre billet.
Depuis le succès de son livre, son auteur n'enseigne plus. Il se consacre maintenant à sa passion: l'écriture.


Bon, alors là on a toute autre chose. Contrairement à "Entre les murs", ce film est une pure fiction. Il présente une professeure de français (décidément ils ont la côté !) qui trouve un pistolet dans le sac d'un de ses élèves. Prise de panique, elle essaie de le lui confisquer et le coup part. Un jeune est blessé.
L'ambiance de ce film est très lourde et la tension palpable. On voit une enseignante à bout de souffle qui, dans un geste de désespoir, prend ses élèves en otage. 
J'ai beaucoup aimé la trame du film. J'avoue avoir été accrochée d'un bout à l'autre, même si certaines scènes me faisaient sauter au plafond. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir ce film par vous même. 


Alors lui, c'est mon coup de coeur, mon chouchou. Cette fois-ci, nous ne sommes plus dans la fiction, mais dans le documentaire. Nous passons une année dans une petite école nichée dans la montagne. École très particulière, puisqu'il n'y a qu'une classe et qu'un seul enseignant. De la maternelle à la 6ème année. 
Un film tendre, simple, qui met merveilleusement bien en valeur ce professeur et ses jeunes élèves.
On ne dénonce rien, on ne juge pas, on se contente de partager un quotidien avec beaucoup de poésie et de respect . Et ça, ça fait du bien !







ENFIN! 
Enfin un film documentaire québécois.Qui plus est sur une classe de première année en métropole. On y présente madame Lise et ses élèves, tous d'origines différentes, qui vont passer toute une année scolaire ensemble. 
Comment faire tourner tout ce petit monde dans le respect des uns et des autres ? 
J'ai été un peu déçue par l'aspect "technique" du documentaire.J'ai parfois l'impression d'avoir affaire à un film amateur, tant au niveau de la tenue de la caméra que du montage. 
Mais le contenu est bien là, et c'est le principal. 
Si vous connaissez d'autres oeuvres de ce genre, je suis preneur !

Bon matin !

Petite parenthèse matinale pour enlever toute cette frustration avant de partir en cours: je hais le travail d'équipe universitaire.

Je m'explique.

Ce matin, nous présentons notre version finale d'un travail en intégration des nouvelles technologies. Jusque là, pas de problème puisqu'à la mi-session, nous avions déjà présenté notre première version et les commentaires du professeur furent bon.
Concernant ma partie, il a beaucoup aimé comment j'ai amené le sujet de notre activité: ne pas le dévoiler dès la première page, mais d'abord expliquer notre cheminement pour y arriver.

J'ai proposé à mes deux collègues de se rencontrer pour gommer les petites imperfections et terminer la partie à ajouter. Elles ont répondu à l'affirmative "mais ce sera en journée, et en semaine".
Oui mais, très chères, je travaille en semaine. Excusez-moi d'avoir à cumuler deux emplois pour me permettre d'être en cours avec vous. Bref.

On me rétorque alors "de toute façon, le travail est terminé, on a fait le plus gros". Bon, ok, faisons ça chacune de notre côté et on verra.

Ce matin, surprise dans ma boite courriel: un nouveau diaporama pour la présentation de ce matin, envoyé à 23h et des poussières hier soir.
Ma partie a été totalement changée, et l'once d'originalité que j'avais pu y mettre effacé.
Je me retrouve avec le titre de notre activité en gros sur la première page (là je dis bravo !), des couleurs moches, 3 diapos en moins pour un total de 3 diapos, titre compris !
Si ça ne plaisait pas, j'aurais préféré qu'on me le dise.



Je hais le travail d'équipe, quand les personnes sont dépourvu de cet esprit.


Bon allez hop. Je file en cours écouter 4 exposés ennuyeux et terminer par le nôtre, tout aussi plate à mourir. 

"Je vous en prie, vous pouvez quitter la salle, je ne vous en voudrai pas ..."