Tient, une première. J’ai bien envie de vous parler de ma nouvelle session universitaire en direct d’un cours que je trouve CAPTIVANT.
Et oui, c’est mon grand retour dans le doux z’et merveilleux monde de la théorie.
Comment vous dire ?
Déjà, je n’étais pas forcément dans une condition optimale pour me rendre au cours : j’ai reçu un appel de mon école chérie et j’ai eu à refuser la 1ère suppléance de l’année pour me rendre ici.
En 2011, c’est sûr, ma frustration due à ce genre de refus sera encore plus forte qu’en 2010.
Alors que je devrais être sur le terrain, me voici dans une salle de classe -pas franchement accueillante- en compagnie de mes camarades de promo (ou de cohorte, selon).
Je les regarde tous prendre des notes, participer (surtout quelques-unes, avec l’emploi du « moi je »), trouver ça intéressant.
Et moi ? J’hésite entre la pendaison ou me jeter du 4ème pour en finir de cet interminable ennui.
J’aimerais vous donner le contenu de mon cours, mais j’avoue avoir lâché prise à la 23ème minute.
Allez, je vous attrape au vol les prochaines paroles du professeur:
:« Pour la précision habilité, si la pratique est bien conçue, elle peut contribuer à développer la précision habileté (???euuuum???). Si elle est décontextualisée, ça ne donnera pas de résultat probant.»
J’en reste coi.
Un peu à l’image « d’une mère indigne », je revendique le droit de ne pas être parfaite et de sortir du cadre. Non, la neurolinguistique ne m’intéresse pas. Les concepts théoriques de l’apprentissage d’une langue seconde non plus.
Quand ces informations sont données par un professeur qui semble s’adresser au plafond, c’est encore pire.
Vous savez ce qui aura été le moment le plus délectable de ces 3h ? Celui où le professeur a fait référence à des acquis de l’année dernière.
Silence de mort dans la salle. À première vue de ces cours de l'an I, il n’en reste rien.
Je suis ton cheminement et cela me fait bien sourire, car je vis un peu les même choses. Sauf que je recommence la semaine prochaine!!, et que je ne fais pas de suppléance, mais j'y songe sérieusement. Les silences de mort suite à une question sur des connaissances antérieures, c'est qqchose que j'ai vécu, et plus d'une fois. Les références aux cours antérieurs, où très peu d'étudiants voire aucun ne peut répondre, illustrent tellement les échecs de la pédagogie magistrale, le " bourrage de crâne", sans réinvestissement à la quelle nous sommes soumis. Certains cours, heureusement pas la majorité, reposent sur des présentations magistrales et un déferlement verbal qui donnent peu de place à l'intégration, l'analyse et à la réflexion. Alors , on mémorise des dizaines, voire des centaines de pages afin de performer aux examens, et il en reste bien peu. Comment cette formation nous rendra-t-elle meilleure auprès des élèves ??
RépondreSupprimerAutres temps, autres moeurs.
RépondreSupprimerJ'ai connu des cours magistraux où mes collègues et moi répondions... et des cours plus «réforme» où je perdais mon temps.
Faut-il uniquement remettre en question toute la pédagogie magistrale sans s'intéresser aux habilités du prof et aux intérêts des élèves en enseignement?
Aujourd'hui, les élèves vont chercher un papier. Pas des connaissances ou des compétences. Un papier. Plusieurs parlent des avantages sociaux et peu de pédagogie.
"Alors , on mémorise des dizaines, voire des centaines de pages afin de performer aux examens, et il en reste bien peu. Comment cette formation nous rendra-t-elle meilleure auprès des élèves ?? "
RépondreSupprimerC'est de toute façon perdu d'avance.
Un an et demi dans le programme, des centaines de concepts théoriques. Cinq jours sur le terrain pour les mettre en pratique...
C'est comme enseigner la conjugaison, la ponctuation et différents points de grammaire sans jamais demander à un élève de construire une phrase.
Toute cette théorie n'est alors bonne qu'à être oubliée quelques mois après, manque de pratique oblige.
La preuve.
Hélène, je ne peux que te conseiller la suppléance, c'est ce qui donne un sens à ma vie étudiante. Je sais maintenant pourquoi je fais tout ça et prends au passage quelques concepts qui me semblent importants, en les mettant directement en pratique.
Parce que oui, monsieur masqué, je n'ai aucun mal à dire que je vais avant tout chercher un "papier". Sans lui, on me fermera les portes des écoles alors que ce n'est pas tant le diplôme que le titre d'enseignante qui me motive.
Pas un seul jour ne se passe sans que je me pose la question: "vais-je bien faire mon travail?" Et tous les jours, je regrette que ma formation universitaire ne m'aide pas à m'améliorer autant qu'elle le devrait.
Pour le moment, deux cours ont marqué ma vie étudiante: le premier en début de cursus, basé sur la théorie du développement de l'enfant. Et là, je rejoins votre question: comment cette professeure a t-elle réussi à me faire aimer et à rendre bénéfique un cours magistral ?
J'espère que dans 10 ou 20 ans, je parlerai de mon métier avec la même flamme qui peut animer cette dame.
Le second cours, ça ne vous étonnera pas si je vous dis que ce n'est autre que "gestion de classe".
Les compétences, parlons-en. Aujourd'hui, le professeur nous a demandé si nous savions quelles étaient celles d'un enseignant.
Je vous le donne en mille, aucun doigt levé.
Ça aurait été un bon prétexte pour les aborder, mais non, ce n'était toujours pas au programme.
Ça ne m'étonnera pas d'entendre certains de mes camarades poser la question que les finissants posent fréquemment: "Mais une fois diplômé, je fais quoi avec les élèves à la rentrée ??"
Remarque, sans expérience ni recherche personnelles, je ne le saurais pas non plus ...
1. En fait,pour appuyer Prof Masqué, c'est vrai qu'il y a un manque d'implication et d'intérêt de plusieurs étudiants dans notre formation, et souvent il m'arrive de répondre pour briser le silence...Je suis intéressée à tirer le meilleur de ma formation, et j'aurais en horreur d'y perdre mon temps.
RépondreSupprimer2.Concernant les cours magistraux: J'aurais dû nuancer. Car il est vrai que j'ai connu dans un bacc antérieur en histoire de l'art,dans mon cours de psycho de l'enfance à l'adolescence,et qqs cours de mon prog. actuel, des enseignants passionnés qui livraient un contenu intéressant, structuré et appuyé de visuel. Ces cours constituent un bagage inestimable, un ancrage pour les lectures personnelles et les approfondissments que l'on désire faire par la suite.Des cours où les élèves sont supendus aux paroles du prof.
Par contre , en théories de l'apprentissage des langues secondes et linguistiques, le déferlement des des théoriciens et des méthodes, est d'une complexité rare.Ce qui s'annoncait intéressant est devenu une course à la mémorisation. Si on pouvait les situer en contexte, répondre à des questions ou exercices et approfondir les théories, faire des réseaux de concept(mind mapping), il me semble que cela nous aiderait à faire des liens.
3. Ici, les compétences professionnelles de l'enseignant, nous les avons approfondies en stage II ( 3e session) et expliciter dans notre bilan formatif. Les SEA ( ou LES/anglais)par contre furent introduites avec peu de clarté. Plusieurs étudiants étaient encore mêlés à la mi-session dernière.
4. Je connais le terrain, car j'ai enseigné qqs temps avec succès dasn mon jeune âge, en région, sans papier. Aujourd'hui, je dois faire 4 ans de banc d'école pour obtenir le papier( le permis). Alors , vous comprendrez que je suis d'autant plus intéressée et participante engagée dans ma formation, mais également plus critique et exigeante. Je veux que cela avance au plus vite, que ce soit signifiant .
Apprentie: vous allez chercher un papier, mais vous avez une intention précise et louable: être une enseignante signifiante. Je n'ai lu aucun billet de votre part sur la retraite, les avantages sociaux... Peut-on en dire autant de certains de vos collègues?
RépondreSupprimerJe m'ennuyais tellement au bac avec des gens qui ne parlaient jamais de pédagogie, d'intelligence et d'apprentissage. En enseignement au primaire, la phrase que j'entendais le plus souvent pour justifier le choix de ce métier: «J'aime les enfants.» Au secondaire: «J'aime le français» ou encore «Je ne savais pas dans quoi aller.»
À mon avis, vous allez vous ennuyer souvent au bac et vous faites bien de garder un pied dans la suppléance.
C'est ironique de voir une classe de futurs enseignants ne pas participer à une discussion sur les compétences d'un enseignant...
Hélène: je vous souhaite des apprentissages signifiants durant ce bac. Mais il y a des cours qui devraient plus de 45 heures et d'autres qui devraient peut être disparaitre. Souvent, un prof veut couvrir la matière mais n'a pas le temps d'aller plus loin. Et c'est bien regrettable parce que le réinvestissement pratique donne une profondeur nécessaire et enrichissante à ce qu'il a enseigné.
Un des problèmes du bac, c'est le manque d'arrimage entre les différents cours. Il n'y a pas d'équipe d'enseignants. En éducation, c'est encore plus navrant...