mardi 19 avril 2011

Pédagogie 101...

... ou pédagogie pour les nuls.

J'en appelle à vous, chers ainés.

Peut-on devenir un bon pédagogue ?
Est-ce inné ?
Est-ce peine perdue pour ceux qui n'ont pas tout de suite "le truc"?

Je me sens tellement démunie quand je suis incapable de trouver les mots justes pour expliquer un concept, un mot, une phrase...
Je me sens tellement nulle, inutile, pas à ma place.



Que dire quand je découvre carrément la matière en même temps que les élèves ou que je ne comprends pas moi même l'exercice que je leur demande de faire?
Je sais bien que la suppléance entraine plus facilement ce genre de situations, mais quand même...


Ouin, rien que d'y repenser me donne le goût d'pleurer.


J'ai eu le coeur tellement serré en quittant école préférée.
Je n'y reviendrai pas avant un bon moment et je peine à mettre les mots justes sur l'incroyable sentiment de vide que ça m'a laissé..
Malheureusement, aimer profondément ce que l'on fait ne suffit pas pour correctement l'exercer: il faut aussi avoir les connaissances et la capacité.

Est-ce que pour vous tout est venu naturellement ? 
Avez-vous tout appris dans les livres, à l'université, par vos pairs, avec le temps?
 
J'aimerais être aussi sûre de moi que la plupart de mes camarades de cohorte qui semblent déjà se voir comme d'excellents enseignants.
Je crois que pour moi, il va falloir que l'on me montre et que l'on me dise que oui, même si ça n'arrive pas par magie, avec de la volonté on peut réussir à bien l'exercer, ce métier. .

6 commentaires:

  1. Lâche pas! L'enseignement c'est un art, ça se développe. Je me souviens d'avoir appris beaucoup lors de mes premières années (et ça continue).

    Quand tu demandes: "Avez-vous tout appris dans les livres, à l'université, par vos pairs, avec le temps?" Je te dirais un peu de tout, mais très peu à l'université ;-)

    Ne te fie pas à l'impression que te laisse tes camarades, c'est avec le temps que tu pourras juger de leur valeur et de la tienne. Pour l'instant, il faut se contenter de faire de son mieux. Prends le temps de développer l'artiste en toi.

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  2. Une partie innée.
    Une partie qui vient avec l'expérience.
    Une partie qui réside dans le coeur.

    La première chose est de savoir si tu ne te juges pas trop sévèrement. Il est difficile de maitriser une matière que l'on découvre. À ma première année, je préparais mes cours dans l'autobus menant à mon école. Sans l'appui d'excellents collègues, j'aurais été un désastre.

    La maitrise de la matière vient avec le temps. Il faut être capable d'avoir les conditions de se l'approprier. Ensuite, on est plus compétent. Au primaire, les choses sont parfois difficiles à cause des multiples matières à enseigner. Certains diront qu'on ne voit pas des notions très élaborées, mais expliquer l'addition à un gamin demande une très grande maitrise des maths, au fond. Ce n'est pas parce que c'est simple que ce n'est pas complexe.

    Pour ce qui est des exercices, je te rassure: il y en a des mal foutus que personne ne peut comprendre!

    Pour ce qui est des collègues, tu n'es pas dans leur classe: certaines parlent beaucoup, mais leur réalité est parfois tout autre...

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  3. J'endosse et réitère les sages propos de PM. J'ajoute que les profs qui doutent sont souvent les meilleurs. Ce sont ceux chez qui le désir de bien faire est le plus fort, et qui ont le sentiment de ne jamais avoir assez bien fait. On apprend avec le temps à accepter les innombrables petites défaites et à savourer les moins nombreuses petites victoires. Et puis il n'y a rien de naturel à enseigner. J'appelle ça le problème du mille-pattes.

    Un jour, la fourmi demande au mille-pattes : Mais comment fais-tu donc pour arriver à marcher avec toutes ces pattes ? Et le mille-pattes de répondre : C'est simple, regarde. Et celui-ci de s'enfarger et de se casser la gueule dès qu'il se met à y penser.
    J'ai encore assez souvent ce même problème quand vient le temps de corriger une erreur de syntaxe ou de vocabulaire, et alors il me faut retourner à ma grammaire pour arriver à expliquer ce que je sais d'instinct et fais tout naturellement.
    On est tous assez dépourvus au début, certains en ont une conscience plus aiguë que d'autres pour qui, comme le dit PM, tout va merveilleusement bien. Disent-ils.

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. Je suis considérée comme une personne qui a beaucoup de facilité en français, mais je suis aussi celle qui regarde le plus dans mes livres, qui cherche encore et encore la meilleure réponse, la meilleure façon.

    À mon 3e stage (car je suis encore aux études, en enseignement du français au secondaire), j'ai dû apprendre, ou réapprendre j'imagine, parce que je ne m'en souvenais pas, à utiliser les systèmes verbaux (présent et passé). Ça a été très éprouvant, je me sentais incompétente, j'ai appris que je ne pouvais pas être aussi bonne qu'une personne qui avait 15 ans d'expérience, et ça, c'est quand même dur à encaisser quand tu veux donner le meilleur de toi. Bref, on apprend toujours et partout.

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  6. Ce qui est inné, c'est surtout d'avoir la sensibilité qui permet de voir les bons "trucs", d'apprendre de nos erreurs et de nos succès, d'avoir cet élan du coeur qui pousse à accompagner l'élève et la fierté qu'on éprouve quand on voit nos élèves réussir (même si c'est pas à cause de nous).

    Le reste, comme le dit Anonyme, c'est un art qui se développe. Plus grand est le talent, plus l'art se perfectionnera, mais même un génie sans expérience ni pratique a l'air d'un plouc (ça se dit aussi en France?).

    Ah, et pour l'art, il fait aussi trouver le médium et le public qui nous correspond.

    Bonne "vacances"

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